Aller à la rivière

La journée est ensoleillée, chaude. Elle invite à se poser, à rêver. La rivière est proche. La fraîcheur de la verdure, des arbres nous tente. Quelques victuailles dans le sac et nous partons. Habillés légèrement. La liberté offerte par cette journée estivale, bien avant l’heure. Le cœur léger de passer ce moment ensemble, dans la nature, loin de l’agitation de la ville. Les enfants sourient, ils préparent leur jeu de badminton et leurs livres. Les téléphones restent au fond des sacs, en mode avion. La petite heure de marche qui nous sépare de la rivière est déjà un enchantement. La fraîcheur du matin, le chant des oiseaux, le vert tendre des arbres. Le chemin est arboré par endroits, empli de soleil à d’autres. Nos yeux doivent régulièrement s’acclimater à ces variations de lumière. Nous avons emporté également nos maillots de bain. Il fait déjà chaud. Nous ne parlons pas trop. Chacun semble apprécier ce moment, sans paroles, comme pour ne pas déranger la nature qui nous entoure. Les rires viendront plus tard, entre lecture et sieste. Nous n’avions pas envie d’attendre pour partir. La joie et l’enthousiasme. Personne n’a trainé ce matin. Les enfants ont la démarche légère du bonheur. Peut-être fredonnerons nous quelques chansons mais plus tard. Pour l’instant, rien à imaginer, seulement observer, écouter, vivre, chacun à sa mesure, à son rythme. Une petite halte pour se désaltérer, échanger quelques mots, sourire.  Attendre un peu avant de repartir. Peut-être plus tard, évoquer notre semaine passée. Nos chamailleries depuis longtemps pardonnées, sans avoir à s’en défendre. Nous commençons à entendre le bruit de la rivière. Nous ne l’avons pas vue depuis l’année dernière. Elle est comme une part de nous. Nous nous sommes confiés à elle, lui avons raconté nos joies et nos peines. Elle est là, immuable, comme un repère dans nos vies. Nous y venons souvent ensemble, mais parfois seuls. Son débit est apaisant, sa présence nous libère. Rien à démontrer, rien à analyser. Partager, écouter, se réjouir, s’accrocher à nos petits bonheurs, vivre.

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