Conte indien

À l’ombre des magnolias empotés, un panneau au bois rongé de vermine annonce :

cimetière indien

Sur une ardoise à côté on raconte qui étaient ces hommes à la peau mate, collectionneurs des chevelures prélevées sur le crâne de leurs ennemis.

Le corps à demi-nu, ils se déplaçaient sur la pointe des pieds. À pas de loup, disent les uns ; à pas de Sioux, plaisantent les autres.

L’arc dans une main, les flèches dans le carquois, ils auraient conquis des médailles olympiques s’ils n’avaient pas été abattus ou parqués comme des bêtes.

Leur nom était inspiré des éléments ; ciel, terre, eau, feu… conjugués gracieusement.

Dans le village des indiens enterrés, une femme aux rides sans âge incarne la mémoire de ses aïeux. Elle a troqué son prénom, trop long, « Nuage de lait sacré » en « Hortensia ».

 

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