J’irai demain au cimetière, c’est sûr.
J’irai cracher mon chagrin sur sa tombe, c’est sûr.
Trop souvent elle m’a dit : « Quand tu seras grande, tu comprendras ». Elle m’a toujours appelée « Ma petite », et je n’ai rien saisi.
Je ne lirai pas son roman autobiographique cousu de mensonges, c’est sûr.
Quand le soleil atteindra l’horizon, je mettrai mon plan à exécution.
De son vivant, on n’a pas eu d’explications, alors bientôt je viendrai la voir et régler mes comptes.
Les pilules seront efficaces ; vite avalées, vite sédatée. C’est sûr.
Au bout du tunnel, elle entrera dans la pièce. Enfin je saurai.
Sauf si…
Elle aura peut-être oublié ce qu’elle aurait dû m’enseigner.
Ainsi je resterai dans l’obscurité, c’est sûr.
Il me faudra espérer survivre à la surdose. Sinon, comme le pain sera devenu un mets de luxe, le curé brisera des biscottes pour en faire des hosties devant mon cercueil. C’est sûr.
C’est un peu par hasard que j’ai découvert le plaisir d’imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j’ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l’enchantement. Merci à tous.