Fortes chaleurs

Marion prend de grandes inspirations. Elle essaye de calmer son esprit. De se concentrer. Dehors, elle n’a pas le droit à l’erreur. Elle sait qu’elle peut le faire, elle s’est entrainée pour. Néanmoins, cela reste une grande responsabilité. Pour sa vie et celles des autres. Iris, sa coéquipière, l’aide à enfiler la combinaison de rigueur. La seule chose qui va la maintenir en vie tout le temps ù elle sera dehors; Elle travaillent ensemble depuis 2 ans maintenant. Elles se connaissent par cœur et fonctionnent en parfait synchronisation. C’est vital. Marion tend son visage vers la ventilation une dernière fois. L’air frais caresse sa peau. Elle sourit avant de donner un signe de tête vers Iris. Aussitôt le casque l’entoure entièrement. Pendant quelques secondes, son cerveau se croit emprisonné, cherchant de l’air. Puis son entrainement prend le dessus, elle maitrise sa respiration et les battements de son cœur. Elle lève un pouce vers Iris qui se réfugie derrière la porte du sas. Puis les portes de l’enfer s’ouvrent. La combinaison protège Marion de la chaleur mais même ainsi c’est comme si une chappe de plomb s’abattait sur elle. Dehors c’est un désert infini. Des rochers et de la terre qui craque sous le pied. Ce qui finalement est mieux que le bitume si brûlant que la plante des pieds reste collée. Un pas après l’autre, Marion se dirige vers son objectif. La section 15 où la fonction de maintient de la température ne fonctionne plus. En quelques heures, il fait déjà 35° dans cette section. Les cuisses commencent à coller aux sièges, les gouttes de sueur perlent du front et coulent dans le dos, les esprits fonctionnent au ralenti. Quelques heures de plus et il y fera 50° et continuera à monter. Monter pour atteindre les températures invivables de l’extérieur. Cet extérieur qui est devenu mortel 70% de l’année. L’été, les chaleurs son telles qu’au moindre contact avec l’air la peau et les poumons prennent feu. L’hiver, c’est l’inverse et on gèle sur place. Il ne reste plus que les intermédiaires pour profiter de la vie en dehors de la station. Marion avance péniblement. Entre le poids de la combinaison et celui de la chaleur, chaque pas est une lutte qui épuise le corps. Mais elle persévère. Arrivée à destination, elle prévient Iris et entreprend de réparer le problème. Après quelques dizaines de minutes, elle entend le bruit du moteur. Et après confirmation d’Iris, elle prend le chemin retour. Il y a toujours un moment où elle a l’impression que c’est sans espoir, qu’il n’y a aucune issue à ce désert. Puis la porte apparait comme le salut. Marion s’engouffre dans le sas qui se referme derrière elle. Commence alors le long processus de refroidissement. En effet, la combinaison est actuellement à une température proche de celle de l’extérieur. Il ne lui reste plus qu’à attendre. La vapeur d’eau obscurcit sa vision mais elle sait Iris derrière la porte. Marion passe le temps en rêvant de la douche qui la débarrasserai de la sueur qui colle çà la peau. Quand elle entend le bruit de la porte, elle s’empresse de retire le casque et d’entreprendre d’enlever le reste de la combinaison. Iris lui tape les mains pour le faire plus rapidement et plus efficacement. Dès qu’elle peut, Marion saute de la combinaison et court vers la douche. Le rire d’Iris la suit mais à cet instant, il n’u a rien de mieux que l’eau fraiche sur sa peau.

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Une réponse à Fortes chaleurs

  1. Aliette S dit :

    Oh quel texte impressionnant en ces temps où le réchauffement climatique n’est plus une crainte mais une réalité effrayante … Brrr… J’ai marché à fond avec Marion, j’ai eu chaud chaud chaud…
    Merci
    Aliette

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