La crise du bain

Eté 1974, toute la famille est réunie dans la maison du Sud. Les grands-parents, les oncles et tantes, les cousins. Et Caroline, le petite dernière de la famille. Du haut de ses 5 ans, elle émerveille tout le monde. Tous ses cousins veulent jouer avec elle. Les garçons la protègent et les filles coiffent ses boucles brunes. La petite est aux anges et ses parents heureux de pouvoir souffler. Tout le monde profite du soleil et de la piscine. Comme toujours pour les vacances en famille, il y a des petits accrochages mais rien qui ne viennent perturber la quiétude de ce moment. Enfin excepter un moment de la journée. L’heure du bain. Spécifiquement l’heure du bain de Caroline. A chaque fois, cela se termine en pleur et hurlement. La petite fille déteste devoir arrêter ses activités pour cela. Ce n’est pas qu’elle n’aime pas le bain en soi, mais plutôt que cela doit passer avant tout autre chose. Les premiers jours, les autres membres de la famille ont essayé d’aider. A présent, tout le monde est toujours occupé à ce moment-là, laissant les deux parents désespérés devant leur fille. Ce soir-là, c’est le même cirque. Caroline refuse de sortir de la piscine. Elle pleure au centre de sa bouée. Elle ne comprend d’autant pas qu’elle est déjà dans l’eau. Le bain et la piscine c’est pareil. Les adultes essayent de lui expliquer le plus calmement possible. Lui demande gentiment. La gronde. Mais la petite fille refuse catégoriquement de sortir. Elle pédale avec ses petits pieds pour s’éloigner le plus du bord. Cela fait des jours que cela dure ainsi et les parents craquent. La mère décide de céder, le père décide de sévir. Il saute dans la piscine et va la chercher. Quand il empoigne la bouée pour la ramener vers le bord, c’est là que ce que toute la maisonnée redoute se produit. Caroline ouvre grand la bouche et un son strident en sort avant que quiconque ait pu réagir. Même les voisins connaissent les cris de la petite Caroline. Son père la sort de la bouée sans faire cas des cris et l’emmène à l’intérieur. On peut les suivre à la trace tellement Caroline dégouline sur le carrelage. La mère ferme les fenêtres dans l’espoir de limiter le bruit. Les autres membres de la famille s’affairent dans la cuisine, montent le son de la télé. Son père la plante au milieu de la salle de bain. Caroline hurle toujours, son visage rougi et plein de larme, ses boucles toutes aplaties sur sa tête et son maillot de bain qui lui colle à la peau. La mère commence à faire couler l’eau pour le bain. Le père lui enlève les brassards et la déshabille, puis la plonge dans la baignoire.

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