Ne pas …

Ne pas voir. Ne pas entendre. Ne pas sentir. Ne pas toucher. Ne pas goûter. Couper toutes les sensations. Couper le trop plein. S’enfermer dans son esprit. Chasser le reste. La réalité. Oublier. Tout oublier. Se glisser sous la couette. Eteindre la lumière. Se boucher les oreilles. Et crier en silence. Ce silence écrasant et réconfortant. Regarder dans le vide. Ou pleurer à s’en brouiller la vue. Submerger par les vagues. Celles qui s’écrasent encore et encore. Rouler en boule. Attendre que cela passe. Seule. Ou peut-être pas. Sentir une main dans le dos. Se raidir puis se laisser aller. Réconfort contre solitude. Tu vas bien ? Non bien sûr. Rien ne va. Mais tout ira. Dans quelques temps. Attraper la main. Pour dire sans mot. Le lit qui s’affaisse. La chaleur dans le dos. La présence silencieuse. Accepter. Accepter l’aide. Savoir qu’elle n’est pas nécessaire. Mais bienvenue. Laisser la source se tarir. Plus ou moins vite. Prendre le mouchoir tendu. Fermer les yeux sous les caresses. Ecouter les paroles rassurantes. Parler à son tour. Un peu gras. Un peu grave. La présence se tait. Ecoute. Elle est près. Là et distante. Juste ce qu’il faut. Dire et dire encore. Déverser le trop plein. Dans l’espace de la pièce. Dans le cœur de l’autre. Ne plus le porter seule. Se retourner pour faire face. Face à la vie. Au sourire. A la suite. Laisser les doigts sécher les larmes. Les bras entourés les épaules. Les baisers réchauffer le cœur. Attendre à deux le moment. Celui qui sonne la reprise. Le repousser un peu. Pour profiter du calme.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire