Ce matin, je me suis levé tôt. De l’extérieur, la lumière du jour perçait à peine, à travers les rideaux.
J’ai quitté mon lit, je me suis habillé, et je suis descendu. Dans la pièce à vivre, quelques braises encore allumées rougeoyaient faiblement au creux des cendres de la cheminée. A côté, quelques morceaux de papier journal gisaient à moitié brûlés, et laissaient apparaître des mots de faits divers, pendant cette matinée d’été.
Dans la cuisine, j’ai allumé la cafetière à filtre, puis une fois que la chaude odeur de café s’est répandue dans l’air, j’ai versé son contenu dans un grand thermos en métal vert foncé. J’ai glissé celui-ci dans mon lourd sac de randonnée, puis je suis sorti.
Dehors, j’ai senti l’air frais sur ma peau, assez agréable en cette fin de canicule de juillet. Je me suis arrêté à la boulangerie du village pour acheter deux pains au chocolat, encore un peu chauds dans leur petit sac en papier. J’en ai mangé un, j’ai glissé l’autre dans mon sac, et j’ai commencé l’ascension de la montagne par un chemin de randonnée à la sortie du hameau.
Le chemin montait assez rapidement, et alternait entre passages sous les bois et entre les prés, ce qui permettait de temps en temps d’apercevoir furtivement quelques animaux. La plupart semblaient surpris, et se dressaient, alertes ; d’autres paraissaient déambuler tranquillement sans me montrer la moindre attention.
Une fois arrivé au sommet, je me suis assis sur un rocher, tourné face à la vue sur toute la vallée. Au creux de celle-ci, je voyais le village de mon enfance, calme et encore un peu endormi, à part quelques Anciens déjà levés qui se rendant à l’épicerie du centre, pour faire leurs courses. J’ai posé mon sac dans l’herbe, à côté de moi, et j’en ai sorti mon thermos, pour boire quelques gorgées de café encore brûlant.
Voilà, j’étais enfin prêt pour dessiner le lever du soleil, sur cette nature verdoyante. Prêt et motivé, j’ai sorti mon carnet de croquis, mais je me suis alors aperçu que mon pain au chocolat n’avait pas survécu à l’ascension, et s’était écrasé contre les feuilles, laissant une tâche de gras, des miettes, couplés à un peu de café qui avait coulé de mon thermos.
Tant pis, de toute façon, je n’ai jamais vraiment su dessiner.