– Qu’as-tu demandé pour Noël ?
– Par ma trompe d’éléphant, tu ne me croiras jamais
– Dis toujours mon ami, rebondit la fourmi les yeux brillants
– Je demande au Père Noël de me transformer en fourmi
– En fourmi ?? Es-tu fou ? Tu t’es tordu la trompe mon pauvre ami
Sais-tu que de là où je suis mon existence est minuscule
Je ne vois pas plus loin que le bout des herbes folles ;
Je n’entends rien au-delà de mon carré de terre ;
Et quel que soit mon avis il est proportionnel à mon poids.
– Pauvre créature, tu fais fausse route
Figure-toi que de ma large posture
Je ne vois que les Hommes qui détruisent notre Planète
Mes deux grandes oreilles ne font que trop résonner les bombes
Avant, j’étais respecté
Maintenant, des robots articulés portent autant de charge que moi
– Mais toi, au moins, tu peux contempler le large océan
Tandis que moi je ne connais rien au-delà de ce nénuphar
– Tu t’imagines un tableau idyllique !
– C’est pourtant bien celui que m’ont décrit mes ancêtres des colonies
– Tu sais quoi, petite fourmi ? Monte sur mon dos et tu seras forte comme moi
Tu me murmureras tous tes mots d’espoir
Ensemble, nous verrons le monde immensément beau et infiniment optimiste