Les escargots se cachent-ils pour mourir ?
Quand j’étais enfant, je pensais que les escargots sur lesquels on marchait malencontreusement devenaient des limaces.
Un peu comme un adolescent à qui on donne un coup de pied dans le derrière, pour qu’il prenne son envol et quitte le cocon familial.
Grâce à Google, j’ai appris que l’escargot a la faculté de régénérer sa coquille grâce au calcium contenu dans sa bave.
Comme quoi, même quand on n’a plus rien, on peut se reconstruire seul.
Aujourd’hui, j’ai entendu l’insoutenable craquement de la coquille d’un petit escargot sous ma semelle.
Déjà que le temps est gris et pluvieux, je n’avais pas besoin d’un blessé sur la conscience !
Ecraser un escargot a-t-il une signification ? L’escargot est synonyme de lenteur. L’écrabouiller, est-ce vouloir accélérer le temps ?
Dans la vie, tout vient à point à qui sait attendre. Alors, pourquoi vouloir brûler les étapes ?
Il y a des jours où je me dis que mes rêves sont trop grands pour moi. Que je n’y arriverai jamais. J’aimerais cligner des yeux et atterrir 10 ans plus tard, par flemme de faire des efforts, et pouvoir observer les résultats sur un plateau… Gâchis !
A vrai dire, le plus éblouissant ce n’est pas la destination, c’est le voyage. Là n’existe pas plus qu’ici.
C’est peut-être ce que se disait le petit escargot en se rendant à son rythme à la fête de la musique. Il avait même pris soin de partir dès le 21 mai pour être sûr d’arriver à temps !
Sauf qu’il a été écrasé. Littéralement aplati sous le lourd caoutchouc. Alors, voyage ou destination ? Eloge de la lenteur ou frénésie de la musique ? Cela n’a plus d’importance car sa vie est derrière lui.
Quand, malgré l’anticipation, le travail et la bonne volonté, 1 seconde peut être fatale, faut-il limiter ses rêves ?
Le silence naît juste avant l’aube. La coquille n’est qu’une illusion. Nous sommes plus forts que ça, et rien ni personne ne pourra désormais arrêter les rires, les couleurs et surtout les chamallows.
C’est une agréable lecture, qui me range du côté de la victime, et nourrit ma réflexion. Heur et malheur de l’escargot. Merci !