La traversée (in)certaine

Maryse avait longtemps contemplé la mer, sans jamais la caresser, ni même lui tenir compagnie en s’y baignant.
Simplement, elle contemplait pendant 10 minutes chaque matin, le bleu azur et l’horizon infini apparaissant à ses yeux marron chocolat.

Elle aimait passionnément ces moments où elle pouvait flotter dans cette bulle de bonheur.
Moment permettant de fermer la parenthèse de cette dure vie de femme de chambre, moment où son coeur, blessé par la vie, pouvait prendre 10 minutes pour se reposer.
Maryse était douée pour créer, pour donner vie à des choses inanimées.
Avant de rejoindre la mer et ses mystères, elle a fait promettre à ses enfants de toujours admirer demain.
Maryse était une farouche optimiste malgré les durs labeurs de la vie.
Quand venait l’heure de dormir, elle contait des histoires à ses petits et pour rire elle s’amusait à les appeler les « loyaux Socrates ».

Elle savait qu’elle devait nager vite en cas de naufrage.
Elle est partie un mardi matin, depuis Maryse n’a pas été revue. Elle avait simplement dit à quelques voisins du village qu’elle comptait traverser la mer pour apporter une vie digne à ses petits.
De cette confidence, les quelques voisins vinrent la voir le soir pour l’en dissuader.
Son amie Martha, plein de bleus sur le corps, lui a confectionné un panier avec un peu de nourriture pour la route. Ce panier était entouré d’un magnifique ruban doré.
Elle leur dit :  » je reviendrai bientôt ne vous inquiétez pas, j’ai confiance en la mer… ».

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2 réponses à La traversée (in)certaine

  1. Aliette S dit :

    Il en faut, à Maryse de l’optimisme, de l’amour pour ses petits et de la confiance, pour oser ce voyage dont le texte ne dit pas grand chose mais que l’on imagine grand, dangereux. Et cela étreint de lire qu’elle envisage de « nager vite » en cas de besoin…
    En quelques lignes se déploie devant nous tant de destins de femmes….
    Merci pour cette évocation….
    Aliette

    • Sarah Paprika dit :

      Aliette !

      Grand merci pour ton commentaire ! J’en ai pris connaissance aujourd’hui…
      Et oui, c’est le jeu du risque qui peut être salvateur quand le choix est fait avec le coeur.

      À bientôt j’espère,

      Sarah

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