Ils nous avaient dit : Demande Baby-sitting. Durée 3 jours 3 nuits. Non rémunérés. Logés, nourris. Appartement dans résidence sécurisée et calme. Proche banlieue parisienne, quartier populaire attachant. Frigo rempli. Toutes facilités. Instructions sur porte cuisine. Trois enfants quasi autonomes. Préadolescence.
Ils ne nous avaient pas dit :
– Pré-adolescent, l’aîné gère ses sorties, ses copains, et ses devoirs s’il lui reste du temps.
– la jeune sœur, Mademoiselle-NON, super active, qui sait tout et n’aime rien sauf la lecture, sa copine Daphné, le pain carré blanc et le nutella.
– le petit dernier, tendre et rieur, qui n’a plus de couche mais ne sait pas encore utiliser son pot, déteste les légumes auxquels il n’a jamais goûtés, aime courir dans la rue sans donner la main et clame d’une voix caverneuse qu’on est chez son « papa-et-sa-maman-à-lui ».
Nous avons cheminé entre match de handball, copine Daphné, ballon au parc, averses torrentielles, tram et poussette et questions métaphysiques.
Nous avons valsé entre nouilles-trop-compactes, charlotte au fromage blanc (il-faut-en-garder-pour-papa-et-maman), légumes d’autrefois tellement haïs, soupe (grâce fut rendue aux lentilles corail) .
Nous avons joué, rit, pleuré, supplié, marchandé.
Nous avons sculpté de la dentelle dans notre capital patience, sans tortue, sans chien, sans chat ni hamster, mais entourés de nounours et de doudous, voyagistes au pays de l’enfance et de la préadolescence pour un week-end.
Sylvie, merci pour ce court texte plein d’allant et d’humour (peut-être grinçant ?) qui éveille bien des souvenirs d’autrefois, et fait écho en moi à ces affiches récemment placardées sur les abri-bus sur lesquels on voit un ou une aimable, jeune et souriant.e vieillard.e, portant beau, surmonté d’une annonce très très alléchante…
Merci !
Aliette