Locataire indélicat

Il y a quelque chose de délicieux dans le fait d’écrire les premiers mots d’une histoire sans jamais savoir où ils vont vous conduire. Les miens m’ont conduit dans mon potager. J’y ai entendu une conversation à voix basse qui venait du carré des salades. En regardant de plus près j’y ai vu un attroupement d’insectes en grande et belle tenue. Ils étaient rassemblés pour l’enterrement d’un escargot. Tout ce petit monde attendait la fin de la cérémonie et l’arrivée du notaire.

Pourquoi un notaire dans mon potager ? Eh bien pour démêler une vieille histoire. Figurez-vous que notre gastéropode avait dans sa jeunesse cédé son petit studio à un coléoptère contre une rente viagère. Notre coléoptère y demeurait depuis de nombreuses années et n’entendait pas déménager malgré les menaces de l’escargot. Il était sûr de son bon droit, payait régulièrement son écot. Pas facile quand on a sur le dos l’objet de l’affaire, difficile d’avoir un nouveau propriétaire, voire même un nouveau locataire.

Notre pauvre escargot dut attendre qu’on l’enterre pour récupérer son bien. Cette histoire va alimenter pendant de longs moments les conversations potagères… A la fin de cette affaire, qui de l’escargot ou du coléoptère sera l’heureux propriétaire ?

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2 réponses à Locataire indélicat

  1. Sylvie W dit :

    wouah! quelle drôlerie dans ce texte « à la manière de La Fontaine ». une vraie fable entre coléoptères et notaires! On se réjouit de voir le genre encore aussi moderne.
    Bravo!

  2. Hélène W dit :

    merci Sylvie.
    j’avoue m’être bien amusée à écrire cette petite histoire…

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