Rencontre au Monoprix

Le 1er février 2023, le taux du livret A a été réévalué, et le prix de l’énergie explose. Ça, tout le monde en parle, et palabrera encore pendant des semaines.

Dans la rue des Dames, Marie-Cécile a fait une rencontre qui, peut-être, bouleversera sa vie à tout jamais. Ce 1er février, Marie-Cécile a découvert une tomate, rouge et allongée, au Monoprix. Ses joues se sont empourprées, son cœur s’est emballé, elle a commencé à perdre l’équilibre…

Elle n’est pas tombée dans les pommes en promo ni sur le lino. Le bel Alban passait par là, son petit savon au vétiver dans la main. Il sortait du magasin d’en face, et souhaitait achever de faire les courses. « Il faut nourrir le bellâtre ! » disait sa mère. Il s’était préoccupé de soigner sa peau de crème hydratante, or la maisonnée attendait autre chose de lui : des fruits, du fromage et du bon vin.

Alban était las de faire les achats pour sa mère. Son rêve à lui, c’était d’embrasser une belle au bois dormant, déguerpir à deux sur un cheval blanc. C’est un romantique.

La réalité était toute autre ; acheter du camembert et de la Villageoise pour sa mère. Car, si les ordres venaient d’elle, le portefeuille était à lui.

Avant de s’évanouir dans le froid de la nuit, le bel Alban a sauvé Marie-Cécile d’une compotée incertaine. Elle a croisé son regard, bleu comme le collant de Superman. Elle a posé ses yeux sur sa fossette à la Kirk Douglas. Alban, mon héros, se dit-elle…

De son côté, le fils de sa mère imaginait un stratagème ; présenter cette femme, quelconque, à la mama. La désigner comme une amie, très proche, voire intime, et ainsi échapper à la corvée des courses. Mais était-ce crédible ? La mère pouvait-elle autoriser que son bel Alban sortît avec une nigaude qui tombait en pâmoison devant des tomates venues de nul ne savait quels continent, serre ou entrepôt, en février ? Non ! Les dames qu’Alban devait impérativement ramener seraient belles, raffinées, voluptueuses, et capables de cuire les pâtes al dente. Le reste n’était que fioriture.

Du rêve à la réalité, il y avait un grand fossé.

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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