Les couleurs du désert

Devant ses yeux, des couleurs. Au loin, des sons. La journée a été rude. Les affrontements violents. Ils sont enfin rentrés au campement, ont retrouvé un peu de calme. Les tremblements de son corps se sont affaiblis. Son esprit, petit à petit, se détend. Il sait que c’est de courte durée. Lorsqu’il fermera les yeux pour trouver le sommeil, les images seront violentes, comme l’a été la journée. Il ne comprend pas pourquoi il est là, loin de sa famille. Il ne comprend pas le sens de la bataille. Il ne comprend pas pourquoi il doit se battre contre des frères, des humains. Et parfois, tirer. Et seulement obéir aux ordres, sans les contester, sous peine de finir devant un tribunal ou même emprisonné. Il sait qu’il a seulement quelques heures de répit avant de revivre toutes ces horreurs. Alors, il s’assoit, contemple le paysage qui lui fait face. Il imagine qu’un arc-en-ciel y a déposé ses couleurs. La terre devant lui si rouge, un peu ocrée. La ligne d’horizon, jaune orangée, encore éclairée par un soleil faiblissant. Au-dessus, le ciel gris bleuté, un peu violet, annonce la nuit proche. Il se laisse absorber par toutes ces teintes. Au loin, toujours le bruit des tirs, sporadiques. Il sait que demain, tout peut s’arrêter. Que peut-être, il ne verra plus ces paysages, ces couleurs. Il imagine ses parents, ses sœurs qui doivent penser à lui et se demander s’il est toujours vivant. Si bientôt, ils pourront le serrer dans leurs bras. Si le rire reviendra. Si son innocence sera toujours intacte. Il est tellement jeune. Il ne sait pas pourquoi il est là. Pourquoi on sacrifie toute cette jeunesse qui a la vie devant elle. Tellement de choses à vivre, tellement de couleurs à observer, tellement de sons à écouter.

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Une réponse à Les couleurs du désert

  1. Sylvie W dit :

    on en pleure… quel beau texte. avec ses couleurs de coucher de soleil en toile de fonds, comme un refrain. Merci

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