Alerte à la bomb(ass)e

Boum.

Ça a fait boum.

Lorsque le pompier opprimé, novice à la caserne, est tombé du lit, le plancher a tremblé.

Une sonnerie, longue et stridente, a brisé ses rêves ensoleillés. Bruno le pompier s’est précipité le long de la perche qui le conduit au camion.

Il y a eu un hic. Ses bottes n’étaient pas là. Tout le moins avaient disparu. Alors il a dû enfiler les godasses de Juliette, la stagiaire de 3e. Juliette et son 36 fillette. Les pieds de Bruno le pompier sont terriblement opprimés.

Le deux-ton envahit l’espace sonore de la rue de la caserne.

Le nommage des voies a été simple ; les pompiers rue de la caserne, le boulanger avenue du moulin, la mairie sur la place éponyme. Le presbytère, lui, est dans la Cour des miracles.

Bruno se demande quelle intervention l’attend. Charles le briefe en quelques mots :

– C’est une jeune femme qui a rencontré un arbre avec sa voiture. L’airbag l’empêche de sortir du véhicule.

– Elle est blessée ?

– On sait pas, mais elle se plaint de la poitrine.

La nuit n’est pas tout à fait remplacée par le jour ; en hiver, les journées sont souvent sombres.

Le camion rouge et son gyrophare arrivent sur le site de l’accident.

Bruno confirme l’état des lieux à son PC :

– Affirmatif, on a une jolie pépée bien roulée qui s’est pris le airbag dans les roberts. Elle est coincée. La caisse, elle est bonne pour la casse.

– Bruno, tu peux parler pompier s’il te plaît ?

– Ça va ! T’as compris, quand même ?! N’empêche, c’est une bombasse, cette fille ! On va faire de notre mieux. Allez, bisous !

Bruno et Charles inspectent les lieux. La jolie blonde les regarde avec insistance.

– Eh bien, madame, vous ne vous êtes pas ratée ! Que s’est-il passé ? interroge Charles.

– Un papillon…

– Quoi, un papillon ?

– Un papillon s’est posé sur ma joue. J’ai voulu le chasser, et j’ai lâché le volant.

– Ah c’est ballot, alors ! Réplique Bruno. Vous êtes sûre que c’est vrai ? Vous n’avez pas cherché à vous faire du mal ? Vous savez, en hiver, on déprime parfois…

– Non mais ça va pas la tête ? Bon, vous avez fini de regarder ma carrosserie comme ça, prendre des notes et me laisser coincée ? J’ai autre chose à faire que terminer avec un 75A !

Bruno s’approche de Charles et lui glisse :

– Je crois que la madame s’énerve. Elle est persuadée qu’elle risque de sortir de l’accident plate comme une limande. Tu crois que c’est possible ?

Perplexe, Charles se gratte la tête.

– Tu penses qu’elle a des implants ? demande-t-il.

– Je ne sais pas, je vais lui demander.

– Non !!! T’es con ou quoi ? Ça ne se fait pas ! C’est indiscret, ça…

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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2 réponses à Alerte à la bomb(ass)e

  1. Aliette S dit :

    Hahaha!!! Complètement loufoque, cette histoire, et bien marrante !
    Merci !!
    Aliette

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