Bain de pluie

Si il pleut tout à l’heure, Augustin et Jeanne sortent le maillot de bain. Pour l’instant, ils observent la plage bondée depuis le balcon de l’appartement. Il y a juste assez de place pour une table et deux chaises. Ils se partagent une citronnade en jouant aux commères. L’un commente le maillot jaune fluo, l’autre le château de sable. Le soleil est au zénith, le sable brûlant et la plage bruyante. Bien loin de la journée idéale à la plage pour le frère et la sœur. Ils viennent ici depuis qu’ils sont petits. C’est l’appartement que se partage toute la famille pour les vacances. Le planning est construit puis approuvé lors des réunions de famille à Noël. Cette année, ils ont décidé d’en profiter à deux tout début juillet juste après leur examen. Un peu avant la plein période estivale. Enfin c’st ce qu’ils pensaient. Alors ils décalent leurs moments passés à la plage. Tôt le matin et tard le soir. Mais surtout quand il pleut. C’est le meilleur moment. La pluie est de la même température que l’eau. Les gens disparaissent. Et on obtient le meilleure sable pour les châteaux. En attendant, ils profitent de la climatisation de l’appartement, ils vont au cinéma. Mais surtout ils se postent sur le balcon à l’ombre avec un verre à la main. Ils se racontent leurs vies, leurs envies, observent les vacanciers. Tout simplement profite du temps qui passe lentement. Augustin pointe du doigt les nuages qui se forment au loin. jeanne ressert son verre avec un sourire en coin. peut-être que la météo aura raison pour une fois. Ils espèrent tous deux un dernier bain de pluie avant le départ le lendemain. Un dernier plaisir. Un dernier souvenir. Augustin a même proposé de chanter mais Jeanne a décliné la proposition ne trouvant pas que cela vaille le coup. Plutôt que de s’énerver, Augustin est parti acheter le repas du midi et la discussion était close. Les deux échangent des regards de plus en plus impatients à mesure que le ciel s’assombrit. La plage se vide de plus en plus. Pourtant ils n’osent pas enfiler leurs maillots de peur de se porter la poisse. Ils font donc les cents pas en attendant la pluie. A la première goutte, les habits volent et ils ont juste le temps d’attraper les clés de l’appartement avant de claquer la porte et de dévaler les escaliers de la résidence. Ils se retrouvent à contre sens des gens. Les chaussures et les clés posés rapidement dans un coin et les voilà tous les deux dans la mer sous la pluie.

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