Le confort ou l’inconnu

Ici, il y a le silence des jours calmes. Là-bas, on attend que moi. Je voudrais rester ici mais je sais que je dois être là-bas. J’ai envie d’être ici où il pleut des fleurs de magnolia. Où le vent secoue si fort les branches que tout est blanc. Je sais que là-bas le soleil se reflète sur les pétales mais je crois que j’ai envie de nuages. Pas de pluie juste le voile blanc du ciel. Et le rose et blanc qui se découpe en premier plan. Je veux camper ici où nous ne mangeons jamais de biscuit au beurre. Là-bas, les filles étaient en maillot de bain. C’était trop chaud et trop bleu. Je suis bien ici, juste là où la mélancolie m’étreint le cœur. Juste assez pour que mon sourire soit triste. Juste peu pour que je puisse sourire. Ici, je crie. Là-bas, j’ai essayé d’écrire mais c’était interdit. C’était trop joyeux. Les mots ne veulent pas se coucher sur le papier. Alors qu’ici ils viennent à toute heure du jour et de la nuit. Je sais qu’il va falloir que je retourne là-bas. Que les gens m’attendent. Attendent que je revienne d’ici. Je ne suis pas encore prête. Je ne vaux pas sortir du confort de ma couette. Et je ne veux pas être là-bas trop tôt. Si je pars là-bas, je dois être sure de ne pas regretter ici. Qui est réconfortant, attendu, sécurisant. Là-bas c’est l’inconnu. C’est le saut dans le vide. Je sais que je n’y serais pas seule mais vais-je m’y plaire. Je suis ici depuis si longtemps que j’ai peur de bouger. Et si là-bas c’est magnifique et stimulant. Et si je me plais là-bas. je me demanderais toujours pourquoi je suis resté ici aussi longtemps. pourquoi n’aurais-je pas fait le pas avant. J’aurais raté tant de moment bien là-bas à trop vouloir rester ici. Peut-être que je peux être un peu dans les deux. Vivre là-bas mais revenir ici si tout devient trop. Ici n’a pas besoin de disparaitre si là-bas devient réel. Les deux ne sont pas mutuellement exclusifs. Il y a toujours un petit coin avec des nuages dans le ciel ensoleillé. Un petit coin où on a ni trop chaud, ni trop froid. Un petit coin calme loin des gens. un petit coin à l’ombre des magnolias pour oublier que le monde existe. Que là-bas existe. Un petit coin rien qu’à moi pour retrouver la sécurité d’ici.

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