Quand vient la fin de l’été

La lune est pleine et ronde. Haute et fière aussi. Elle toise les étoiles. Autour du feu, des guitares qu’on gratte, des tambourins qu’on évente, des voix fluettes et des voix graves qu’on harmonise. Au bout de bâtonnets ramassés sur le chemin dans la journée, des chamallows, plantés seuls ou accompagnés, qu’on plonge dans les flammes incandescentes.
Des mains se frôlent, des lèvres se collent et se décollent, des langues se lient et se délient.
Une petite brise fait danser le feu de camp. Dans les dos, sur les fronts, des gouttes de sueur ruissellent. Les visages brillent, les joues rosissent, les dents mordillent les lèvres inférieures. Les robes lilas collent à la peau, les T-shirt rose aussi. Les garçons sont torses nus. Ils se sentent tous bien.
La nuit les porte, la nuit les mélange. Dans le ciel, la lune continue de les guetter, elle sourit, elle est complice, elle s’arrondit plus encore. Des bisous sur les joues, des bisous dans le cou. Dans les veines, des battements de cœur de plus en plus fort.
Sur le feu, une casserole pleine d’eau. On va y glisser des grains de café, des feuilles de thé pour le lendemain matin. La nuit s’allonge, les yeux se ferment. Les corps se serrent, se lovent comme des chats en plein hiver. La météo est douce. Le temps est suspendu. Cette longue nuit d’été s’étend et s’étire. Le bruit des vagues les berce. L’écume leur chatouille les orteils. Le jour se lève à l’horizon, avec des millions de je t’aime.

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