Time after time

J’aimerais venir avec toi ou plutôt j’aimerais que tu viennes avec moi. Des vœux pieux. Des souhaits qui ne se réalisent pas. Un jour, tu es venu avec moi puis tu es reparti. C’était un jour de pluie ou alors un jour de forte chaleur et on attendait la pluie. Seules les larmes sont venues apporter de la moiteur. Puis, d’un revers de la main, il fallait bien les essuyer, tourner la page.
On s’était promis, on s’était dit : « si tu tombes, je te rattraperai, je t’attendrai jour après jour. » Tu reconnais la chanson ? Une chanson avec des valises de souvenirs. J’ai passé des journées à te rêver, à t’espérer, à tenter de t’oublier. A travers les vitres, j’attends que les gouttes de pluie coulent et effacent la nostalgie.
Aujourd’hui, il fait chaud, très chaud. Les seules gouttes qui coulent sont celles de sueur. J’aimerais danser, sauter de joie, me jeter dans la mer, chanter à tue-tête un refrain entêtant.
Je suis partie à la mer pour faire cela. En voiture, à la façon Thelma et Louise, avec mon amie, sans la décapotable, sans Brad Pitt non plus. Mais en chantant très fort, trop fort et très faux. C’était drôle, c’était hors du temps. Et oui, en boucle, parce que la chanson revenait comme un boomerang, j’ai scandé que je pouvais m’acheter des fleurs, écrire mon nom sur le sable.
On a levé le pied, on a ralenti. On s’est dit, regarde le ciel, la lune est rose, on a échangé des photos, on s’est resservi une eau à la menthe fraîche que Thelma avait faite, ou était-elle plutôt Louise ? On a fait un petit tour ailleurs, pour oublier qu’on s’était énervées à un moment de notre vie, qu’il reste encore des choses et des événements injustes.
La lune était rose. J’aurais aimé que tu sois là avec moi. Et tu vois, en écrivant ces lignes, je n’arrive pas à savoir exactement de qui cela parle : d’un ancien amant, d’un enfant devenu grand. Un peu des deux sûrement, un peu de tous ceux qui ont rempli ces valises de souvenirs, jour après jour. J’y repense, allongée sur mon lit. As-tu reconnu la chanson ?

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