Au bout d’un tour, de détours, de retours, alors qu’alentours le fouillis des branches entrelacées a semé la pagaille dans sa progression, le marcheur, dont les bâtons martèlent le sol de « poc poc », s’arrête brusquement.
Devant lui une haute grille, constituée de 13 hallebardes géantes et de barres horizontales, lui barre le passage. De part et d’autre, un mur aux pierres érodées par le temps délimite le périmètre interdit.
Seul un scarabée ose s’aventurer au-delà de la grille. Normal, sa corpulence réduite le lui permet.
Le marcheur épuisé aperçoit au loin une bâtisse aux fenêtres nombreuses. Un mirage en pleine forêt ?
L’homme envisage 4 possibilités :
tenter de grimper sur la grille, s’empaler et attendre qu’un rare promeneur ne le soulage. Les chances de survie sont minces. Les bâtons seuls s’en sortiront.
Tourner à droite, où un premier sentier longe l’enceinte.
Tourner à gauche, où un autre sentier suit également l’épais mur de pierres.
Enfin faire demi-tour au risque de se perdre définitivement dans le dédale des chemins sans issue.
Le marcheur n’a pas semé de petits cailloux blancs. Il a choisi ce matin de voyager léger. Trop léger. La gourde d’eau fraîche est restée sur la table de la cuisine, un post-it d’encouragements collé dessus par sa compagne.
A présent il a soif, très soif, et il n’a qu’un but : boire. Si la bâtisse est vraie, il espère y trouver de quoi s’abreuver. Mais il ne sait plus comment y accéder.