La consultation

(soupir). C’est aujourd’hui que j’ai rendez-vous chez le médecin. Je n’aime pas beaucoup y aller. Par principe. Et peut-être aussi un peu par peur des aiguilles. Pourtant, avec ce que je couve, entre ma conjonctivite, mes verrues plantaires, mon rhume de type lyonnais et ma chute de cheveux, c’est plus sage d’aller consulter. J’y vais mais j’ai peur. J’ai peur mais j’y vais, ça marche dans les deux sens.

En chemin, je croise ce chanteur avignonnais dont on n’avait plus de nouvelles. J’ai bien cru qu’il était mort, le pauvre homme. Comment il s’appelle déjà ? Olalalalala, moi et mes pertes de mémoire à répétition. A croire que je couve aussi Alzheimer. LA PIRE DES CHOSES ! J’espère ne pas l’oublier pour le signaler au médecin.

Arrivé devant le numéro 33, par réflexe je dis « trente-trois », puis rentre. Je monte les 3 étages sans ascenseur et je reprends mon souffle pendant quelques secondes avant de pousser la porte du cabinet pour ne trop montrer que je suis soufflant. Sinon je risque gros sur l’ordonnance si le médecin me voir dans cet état.

Je me dirige vers la salle d’attente en chuchotant à la secrétaire qui a la tête baissée, comme d’habitude avec un petit sourire en coin : « Ne vous inquiétez pas de moi, je connais le chemin. » Aucune réaction de sa part, comme d’habitude. Elle, elle ne risque pas de mourir de rire.

J’aime bien l’atmosphère des salles d’attentes. On y trouve à chaque fois des objets qui laissent penser qu’il y a eu de la vie de passage : des livres dérangés, une chaussette abandonnée,  des légos éparpillés. Sans oublier les murs et leurs affiches de prévention contre les MST et les virus de saisons contre lesquels mieux vaut prévenir que guérir. Vive les piqûres. J’imagine les patients défiler avec leur 1001 problèmes. Et se regarder dans le blanc yeux vitreux entre éternuements, toux grasses et toux sèches. Ca m’amuse.

C’est à mon tour. Je m’installe sur la chaise et commence à raconter que j’en ai marre de 2024 et que…
Je n’ai même pas le temps de décrire mes symptômes que le médecin se retourne pour vomir discrètement; en fond sonore, la secrétaire hurle à la dernière patiente arrivée de fermer la porte à cause des courants d’air, et des parents débarquent brusquement dans son bureau avec leur enfant brûlé au 3ème degré et qu’il faut donc sauver immédiatement. Bref, me voilà contrainte de quitter précipitamment les lieux car il y a apparemment plus urgent que moi.

Je repars, bredouille de ne pas avoir trouvé le réconfort escompté et pense à aller me coucher définitivement. Rien ne va plus en 2024. Quand soudain, le nom de ce chanteur avignonnais_qui a bien failli me faire croire que j’avais Alzheimer_ me revient à l’esprit : « Christophe Maééééééé! » crie-je dans la rue. Si heureux de l’avoir retrouvé, je me tourne vers la première personne qui passait par là et l’entraîne dans une danse de rue improvisée, en chantant : « Christophe Maééééééé, Christophe Maééééééé »!

Et cette personne, de me dire : « Non mais ça va pas bien, vous ?! Faut aller vous faire soigner ! ».

Voici les 7 bonnes raisons qui m'ont poussées à rejoindre l'Atelier sous les Toits, et plus particulièrement l'Atelier au Long Cours pour de l'écriture spontanée : 1. Produire des textes régulièrement, sans se trouver d'excuse pour se débiner 2. Partager avec d'autres le goût pour l'écriture, dans un cadre bienveillant et sous toutes ses formes 3. Découvrir et développer ma créativité 4. Trouver mon style d'écriture (avec lequel je me sens le plus à l'aise et qui vient naturellement) 5. Ecrire sous contraintes (de temps et de mots) 6. Maîtriser mes émotions avec la prise de parole pour lire mes textes en atelier (assumer ce que j'écris même si je ne suis pas satisfaite de moi, baisser mes exigences, ne plus avoir honte de moi, ne pas me comparer aux autres, se rendre compte que ce n'est pas la fin du monde si un texte n'est pas achevé ou si je bafouille en lisant) 7. Se nourrir de la créativité des autres. Et j'en suis ravie.

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2 réponses à La consultation

  1. Emmanuelle P dit :

    Très drôle ! Et le rhume lyonnais, qu’a-t-il de singulier ?

    • Camille D dit :

      Merci Emmanuelle 🙂 Le rhume lyonnais n’est pas un rhume qui s’arrange… il dure longtemps ! Plus sérieusement, il n’a rien de singulier. C’est parti d’un tour de table de l’atelier au long cours du mercredi soir, durant lequel une participante nous faisait part de son rhume. Cette participante habitant à Lyon, Philippe l’a qualifié ainsi. Et ça m’a inspiré. Entre autre.

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