Le soleil s’assombrit quand l’atmosphère se charge

Le soleil s’assombrit quand l’atmosphère se charge de particules électriques. Les nuées d’anions et de cations surgissent et s’imprègnent dans les neurones. Mes yeux me piquent. L’image devient noire. Mes doigts se crispent et mes genoux se tendent. Je sens mes dents qui s’entrechoquent comme si j’étais métamorphosé en pantin de bois. Un véritable Pinocchio à la merci du monde, sans aucune force pour résister à cette étrange maladie. Mes oreilles n’entendent plus que de vagues bourdonnements alentour. Je sens un craquement à mes pieds, comme du verre brisé. Tout va très vite dans ma tête : je vois défiler respectivement le vase de Soissons qui se brise sur la tête du soldat, la flûte de champagne qui se fissure dans un mouvement cristallin, le miroir de l’entrée qui se fend de tout son long formant une saignée de forme sinistre. Briser un miroir, c’est neuf années de malheur. Ma vie ne tient à rien. J’ai atteint la ligne d’arrivée. Je ne peux plus rien supporter d’autre.  Mon corps tout entier vacille, je sens qu’on me porte, qu’on me soulève, qu’on me transfère dans un endroit inconnu. Et là, l’éclaboussure. Je sens une eau fraîche presque froide sur toute la surface de mon visage. Je reviens à moi. Sacrée migraine ophtalmique !

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