La sole et le cabillaud

Le poisson que ma mère préparait tous les vendredis était du cabillaud, cuit à l’eau et mangé avec des pommes de terre et de la mayonnaise. Le vendredi, on mangeait « maigre » à la maison, comme tous les catholiques, qui, depuis le moyen-âge, étaient censés faire pénitence de cette façon, en souvenir du Christ, mort ce jour-là. C’était aussi le jour où le poisson arrivait frais de la mer du nord, à près de 200 kms de la maison.

J’avais 14 ans lorsque j’ai découvert la sole. Je n’avais jamais vu ce poisson de luxe auparavant. Je venais d’arriver à Bergues, à une dizaine de kilomètres de Dunkerque, invitée pour quelques jours par mon amie de pension dont la maman, en guise d’accueil, avait eu l’idée de nous préparer des soles. J’avais un peu d’appréhension, comme mes petits-enfants quand je leur fais maintenant découvrir ce poisson, mais la dégustation de la sole m’a enchantée, et j’ai vécu cette expérience gustative comme un magnifique cadeau de bienvenue. J’en garde un souvenir ému plus de 65 ans plus tard ! Aussi, à chaque fois que j’arrive maintenant sur mon lieu de vacances, dans le Morbihan et que je prépare de la sole, je revis avec gratitude ces délicieux moments partagés, dont la mémoire reste entière et gourmande.

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