Le devoir

Tout est prêt, le plus difficile est de démarrer.
Je profite du petit rayon de soleil qui éclaire mon bureau. Je suis un peu dehors et dedans en même temps.
Hier, dans le train qui me ramenait en ville et avant d’affronter la foule, je profitais de cet instant de calme et d’oisiveté pour établir des listes. La liste des beaux sites visités et surtout ceux à programmer ; pas de place à la nostalgie ! La liste des livres lus, oubliés qui mériteraient peut-être une relecture. La liste des copains perdus de vue, par négligence, éloignement ? Qu’importe, les souvenirs sont toujours vivants.
D’un geste de la main j’ai balayé l’espace pour effacer mes pensées. Surpris, mon voisin a eu un petit mouvement de recul. Ses doigts ont cessé de pianoter sur sa tablette. A-t-il eu peur ? l’expression de ses yeux le laissait penser.
J’ai souri.
Il m’a répondu timidement.
-« excusez moi de vous avoir surpris ; ma main a suivi le cours de mes pensées »
-« ne vous inquiétez pas. Mon esprit aime aussi vagabonder lors de mes fréquents voyages en train. C’est fou toutes les idées qui se bousculent, des sensées, d’autres farfelues ou rêvées. »
-« oui ; j’établissais des listes diverses et subitement j’ai pris conscience de leur inutilité, le mieux étant d’agir. Mon subconscient m’a susurré : jette cette liste. J’ai joint le geste à la parole »
-« je profite des mes trajets en train, ce lieu où les idées tentent de rattraper le temps qui file… »
-« à grande vitesse… »
-« un petit café vous tente ? histoire de dégourdir nos membres »
Mes mains se réchauffent au contact du gobelet. Je regarde le paysage qui défile : couleurs chaudes des arbres, champs détrempés. Tiens , il faudrait que je liste les textes qui racontent cette saison. Mais non voyons !
-« oui, il est bon ce café.»

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