Texte en roue libre

Facile. Pourtant rien ne vient. Trou blanc. Le cerveau se fige et le mot tourne en boucle sans trouver d’accroche. Et alors il devient facile de perdre deux minutes à regarder le vide au lieu d’écrire. Essayer de faire entrer le mot en résonance avec d’autres. Trouver un fil à tirer. Une histoire à filer; Et puis laisser aller la pensée et la main. Ne s’accrocher qu’aux pensées qui passent et écrire. Tout simplement. Quelque chose à dire et si c’était superflu. Et si l’important était juste d’écrire. Aligner les lettres, les mots. Former des phrases peu importe leur sens. Rendre la page aussi grise qu’un dolmen qui se dresse dans le ciel. Mais ne pas se figer comme lui. Se laisser guider par la fluidité du mouvement. Par la rondeur des lettres. Par la familiarité de l’écriture. Comme happée par toute ces pages remplies. Impossible de terminer celles qui sont blanches mais en remplir le plus possible. Arrêter de réfléchir et se laisser porter. Comme une feuille dans le vent. Aucune idée de la destination. Juste apprécier le chemin. La musique du stylo qui gratte. La solitude des pensées. L’introspection d’un moment. exprimer sur quelques lignes la beauté de l’écriture. La beauté du sens. La beauté du sens. La beauté de l’expression. Sortir de soi des mots pour émouvoir, pour raconter, pour interpeler. Susciter toutes sortes d’émotions pour soi et les autres. Ella cette capacité fabuleuse d’être une activité solitaire et/ou partagée. Elle peut être uniquement pour nos yeux propres. Ou être offerte. Elle accompagne et guide. Elle pousse en avant. Et à nouveau la pensée vient se fracasser sur le rivage d’un mot. Dorure. Ne pas vouloir le laisser de côté mais n’avoir aucune idée de son utilisation. Hasard de mots semés. intégré sans difficulté ou forcé au chausse-pied. Exercice de gymnastique intellectuelle enrichissant. De travail du poignet. De formation des lettres. Miroir d’un âme dissimulée et au grand jour. D’un esprit discret et direct. Tiré un peu ces deux minutes et en même temps en profiter jusqu’à la dernière seconde. Arrivée au bout de la mine, du temps et du texte. Glisser les derniers mots d’un discours décousu.

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