Drôle d’oiseau

Mais où est-il passé ? Voilà plus de trois semaines que je n’entends plus le perroquet de mon voisin. Je l’aimais bien, son perroquet. J’ai fini par m’y attacher, même si on ne se voyait qu’occasionnellement. Lui qui faisait toujours ces petits bruits de fond que j’entendais à travers les murs et qui me donnaient le sourire. A croire qu’il va finir par me manquer. Enfin… qu’ELLE va finir par me manquer, sans lui manquer de respect. Car c’est une femelle et elle y tient ! Dès qu’une personne autre que son maître entre dans la pièce et qu’on lui dit bonjour, elle répond : « Bonjouuuuuur, je m’appelle Nora et je suis une perroquette. » Je tiens à préciser dès maintenant que c’est une idée reçue de croire que les perroquets répètent tout ce qu’ils entendent. Je l’ai moi-même testée avec elle. Et ça n’a pas fonctionné. A moins que je m’y sois mal pris. Ou c’est un drôle d’oiseau. Je me rappelle, la première fois qu’on a fait connaissance, elle faisait sa timide, elle n’osait pas s’approcher de moi. Et ce, malgré les mots rassurants de son maître pour la mettre en confiance. Elle se tenait immobile, droite comme un i sur son perchoir, à me regarder fixement, de côté. J’ai fini par baisser les yeux en premier pour ne pas lui envoyer un signal de défiance. Comme avec les chiens. Et comme avec les humains. Aussi.

Nora était rarement en mouvement, dans sa grande cage. Sans doute, avec le temps, elle a appris à canaliser son énergie, seule derrière les barreaux de sa grande cage qui faisait office de paravent entre la chambre et le salon. Elle trouvait distraction en regardant par la fenêtre. Enfin, c’est ce que son maître dit. On ne saura jamais ce qu’elle regardait : est-ce que les animaux voient la même chose que nous ? Je me le suis toujours toujours demandé, intriguée de voir à quoi ressemble le monde à leurs yeux, un monde sans doute si différent et pourtant la même réalité. Si c’est le cas, étant donné que la fenêtre donnait sur l’immeuble d’en face et que sa cage donnait sur la fenêtre, elle était aux premières loges pour être au courant de ce qu’il se passait à tous les étages. Ce qui aurait pu en faire une parfaite commère. Si elle avait été un peu plus bavarde. Je me voyais déjà lui demander « Nora, au rapport !« , curieuse de comprendre comment elle voit le monde et aussi et peut-être surtout, de ce qu’il se passe de l’autre côté de la rue, je l’avoue. Pas étonnant que mon animal totem soit la fouine.

De temps en temps, j’allais la nourrir quand son maître s’absentait. J’aimais passer du temps avec elle. Parfois, je m’autorisais à me faire une infusion que je buvais à côté d’elle, installée sur le canapé à côté de sa cage, pour tricoter un instant et lui apporter un peu de chaleur humaine. Le fait de rentrer en connexion avec les animaux me plaît. Ils sont naturels et authentiques. Dès que je passais la porte, j’avais le droit à son fameux « Bonjouuuuuur, je m’appelle Nora et je suis une perroquette« , de sa voix robotique. La nature est bien drôle parfois. Les sons émis par un perroquet en font assurément partie. J’observais à chaque fois son plumage, lisse et soyeux, toujours très bien ordonné, d’une beauté déconcertante : des couleurs vives à base de rouge, de jaune, de bleu. C’est un Ara, une espèce de perroquet qui vit dans des régions chaudes de type forêts tropicales humides d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Non, je n’étale pas ma culture, je ne fais que répéter ce que son maître m’a dit.

Voici les 7 bonnes raisons qui m'ont poussées à rejoindre l'Atelier sous les Toits, et plus particulièrement l'Atelier au Long Cours pour de l'écriture spontanée : 1. Produire des textes régulièrement, sans se trouver d'excuse pour se débiner 2. Partager avec d'autres le goût pour l'écriture, dans un cadre bienveillant et sous toutes ses formes 3. Découvrir et développer ma créativité 4. Trouver mon style d'écriture (avec lequel je me sens le plus à l'aise et qui vient naturellement) 5. Ecrire sous contraintes (de temps et de mots) 6. Maîtriser mes émotions avec la prise de parole pour lire mes textes en atelier (assumer ce que j'écris même si je ne suis pas satisfaite de moi, baisser mes exigences, ne plus avoir honte de moi, ne pas me comparer aux autres, se rendre compte que ce n'est pas la fin du monde si un texte n'est pas achevé ou si je bafouille en lisant) 7. Se nourrir de la créativité des autres. Et j'en suis ravie.

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