(*) Honteusement détourné d’une proposition de Philippe.
Donald progressait en se dandinant, à l’ombre des arbres. En se retournant, il vit que le lac devenait imperceptible. Il avait enfin trouvé l’endroit idéal.
Bien sûr qu’il avait peur, mais c’était là, entre les arbres, qu’il planterait sa tante. En réalité, c’est Raymond le héron qui ferait le travail. Il est parfaitement équipé pour faire un joli petit trou dans la carcasse de cette peau de vache de Daisy.
Pourquoi tant de haine ?
Donald était devenu le papa comblé de 5 canetons : Donald Junior, Tronald, Quatronald, Quincy et Sixtine.

Leur mère les avait couvés, choyés ; ils ne faisaient pas 10 cm sans elle. En grandissant, ils devaient apprendre à s’émanciper, s’éloigner progressivement, lâcher la cane.
Et c’est là que Daisy est entrée dans la partie. Elle a estimé son neveu trop brutal avec les petits, alors elle s’est attribué le rôle de préceptrice, pendant que la mère s’accordait des moments de répit.
Elle les a chouchoutés, leur a appris à nager en file indienne, pendant que leur père fulminait sur la rive. Quand la mère revenait, les canetons, dans un mouvement réflexe, la suivaient, laissant leur père en carafe.
Il y eut un après-midi de trop. Il a engueulé Daisy, l’a houspillé d’un coup de bec bien envoyé, et lui a intimé l’ordre de s’éloigner des gosses. Si seulement elle avait pu s’évanouir dans la nature, sans laisser de trace, sans laisser d’adresse…
Les 5 frères et sœur, terrifiés, espéraient que leur mère rentre vite. Blottis les uns contre les autres, ils cherchaient la sécurité.
Cette fois-ci, Donald monta moins dans les tours. Car ce soir, il le savait, il allait régler le compte de sa tante.

Raymond, le complice








