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PUBLICATIONS DES PARTICIPANTS
La danse du papillon provient d’un texte court produit pendant un atelier d’écriture que j’avais suivi il y a une trentaine d’années. Par la suite, j’ai repris cet écrit à plusieurs reprises, tout en rédigeant d’autres textes sans rapport avec cette ébauche. C’est plus tard que, disposant de temps et de disponibilité d’esprit, j’ai ressorti de mon ordinateur les brouillons successifs du petit texte initial pour travailler encore et encore une histoire dont je ne savais pas très bien où elle allait. Et petit à petit, quelque chose a commencé à prendre forme, qui s’était éloigné du tout premier texte d’atelier, qui puisait aussi dans d’autres textes moins anciens et se nourrissait de fragments nouveaux, parmi lesquels des ébauches écrites pendant des séances de l’Atelier sous les toits. Le soir, des personnages s’invitaient dans mes rêveries, rechignant parfois contre ce que je venais de leur faire faire ou contre le prénom que je leur avais donné, formant petit à petit l’histoire à ma place. Je griffonnais quelques notes et le lendemain, j’essayais de traduire ces notes en écriture… essais parfois fructueux, pas toujours ! Parvenir à la forme aboutie de La danse du papillon m’a pris plus de six ans. Si je reviens sur ce travail d’écriture, je peux distinguer plusieurs aspects. D’abord, le travail de la phrase : portée à écrire de longues phrases pleines de digressions et d’incises dans tous les sens, j’ai dû énormément les retravailler. Pendant plusieurs années, j’écrivais chaque jour un ou deux paragraphes, ou seulement deux ou trois lignes, et je les raturais et les réécrivais indéfiniment les jours suivants en me disant que c’était nul, et moi avec. L’écriture de La danse du papillon m’a servi d’exercice d’écriture mais aussi, en étant aussi quotidiennement présente, m’a coupée d’autres formes, comme par exemple la forme poétique dont je me suis éloignée à regret. Ensuite le travail de la structure : comment organiser l’histoire, présenter les évènements, ménager un certain suspens. Longtemps, le récit n’avait aucune structure, probablement aussi parce que les grandes lignes de l’histoire n’étaient pas encore clairement définies. Puis, quelque chose a « pris » et la structure est apparue. Evidemment, je n’avais pas fait de frise chronologique et mes personnages apparaissaient n’importe quand, à rebrousse-temps : pourquoi pas, en théorie, un récit temporellement déstructuré, mais cela ne se prêtait pas à l’histoire que je voulais raconter. Je me suis donc emmêlé les pinceaux jusqu’à ce que ça tienne à peu près et que je déclare la structure achevée. Désireuse d’en finir, je n’ai pas écouté la petite voix intérieure qui tentait de me dire qu’en fait la structure était bancale. Cécile, à qui j’ai confié la relecture de la première version de ce récit dans le cadre de l’Atelier Face à Face, m’en a aussitôt fait la remarque. Il a fallu me remettre à la tâche, couper, tailler et retailler et m’apercevoir qu’avec la nouvelle combinaison, ça ne collait plus, des évènements se produisent dans le mauvais sens, des gens mouraient avant d’être nés etc…. Finalement, ça c’est fait, en quelques mois. La manuscrit terminé, j’en ai éprouvé à la fois de la joie et de la légèreté. Je n’avais pas l’idée que cet écrit puisse être publié. Je l’ai offert à mes proches en format A4 et c’est de mon entourage qu’est venu l’encouragement à chercher un éditeur… J’ai mis du temps à faire la démarche, je ne me sentais pas légitime et je me demandais ce qu’un bouquin de plus viendrait ajouter à des masses et des masses de livres publiés chaque semaine…. Nombreux ont été les refus implicites (pas de réponse sous 4 mois signifie un refus) et les refus par courrier, certains assortis de commentaires encourageants, jusqu’à ce que les éditions de l’Harmattan acceptent de le publier. Je continue à me demander si publier est une fin en soi : ce qui a compté le plus, c’est d’avoir écrit. Mais maintenant, je ne peux plus faire abstraction du fait que ce livre est publié et c’est vrai que savoir son texte lu par d’autres yeux, d’autres oreilles, par des âmes éloignées que l’on ne connaît pas, et parfois en recevoir un témoignage, c’est tellement fort ! D’une certaine façon, on en fait l’expérience à une autre échelle en atelier d’écriture ou dans le blog de l’Atelier : le partage de ce que l’on a écrit, le retour des lecteurs ou des auditeurs (selon la forme de l’atelier) est une expérience du risque, de la remise en question mais aussi du partage et de la joie. La danse du papillon se commande dans toutes les librairies, sur les sites de vente en ligne et sur le site des éditions de l’Harmattan : https://www.editions-harmattan.fr/livre-la_danse_du_papillon_aliette_zumthor_sallee-9782140294846-74491.html
Tout est parti d’un courrier de lecteur, découvert en septembre 2019 : un professeur de physique-chimie reconnaît, dans sa classe, le fils de son ancien harceleur, qui ressemble trait pour trait à son père. Il s’inquiète auprès de la psychologue de sa réaction possible envers cet élève : ne sera-t-il pas tenté de lui faire payer les persécutions du père, même inconsciemment ? La thérapeute lui répond, entre autres choses, qu’il y a là matière à écrire un roman ! Le samedi, à l’atelier Petits Papiers, chez Cécile et Philippe, je choisis d’écrire un texte inspiré de cette histoire, au gré des fameux « petits papiers ». Les retours plutôt positifs m’encouragent à peaufiner à la maison ma nouvelle Le Portrait de son père, que j’envoie à trois ou quatre revues. L’envie d’aller plus loin ne me quitte pas et je m’inscris à un atelier Premier Roman (en formation pro), pour transformer la nouvelle en roman. En avril 2020, la revue Brèves m’appelle pour m’informer qu’elle souhaite publier Le Portrait de son père dans son numéro 116 (collectif « Jeunesse »). Cela renforce encore ma motivation pour le roman, dont j’achève le premier jet en juin. Je poursuis la réécriture les mois suivants. En plus des retours obtenus en atelier, je fais « diagnostiquer » mon texte en janvier 2021 par un site professionnel, puis, après l’avoir remanié, je commence à envoyer mon manuscrit à des éditeurs en septembre 2021, assorti d’une lettre de présentation longuement travaillée, d’un synopsis, etc. Je continue mes envois jusqu’en mars 2022. Sur la quarantaine d’éditeurs contactés, j’obtiendrai six réponses, toutes négatives, mais parfois encourageantes (quand même !). Enfin, en avril 2022, un éditeur (IGB) me téléphone : il a aimé mon roman, mais attend d’avoir l’avis de son comité de lecture et de son associée pour me donner un accord définitif. La même semaine (!), les Editions Il est Midi me contactent à leur tour pour me proposer directement un contrat. C’est avec eux que je signe, en juin 2022. Mon roman, le Fils de l’autre, sort le 10 octobre. L’expérience a été intéressante, même si le livre n’est vendu que sur commande (en librairie, à la Fnac, chez Amazon et sur tous les sites marchands), donc peu visible. Par ailleurs, Il est Midi n’organise pas de dédicaces et ne participe pas à des salons. Enfin, je n’ai jamais rencontré mes éditeurs, nous n’avons échangé que par mail et au téléphone. J’ai donc réalisé moi-même mon dossier de presse et obtenu deux chroniques (sur Femina.fr et Télé-7-Jours) et deux interviews. Un club de lecture, à Pierrefonds, m’a également invitée à une journée de présentation, et je me suis inscrite à deux salons en 2023 (réponse en attente). L’aventure continue, sans bruit, mais c’est formateur… Encore merci à Cécile et Philippe, dont l’atelier Petits Papiers m’a permis de poser les jalons de mon projet. Je leur ai même volé une très jolie phrase, tirée au hasard des « petits papiers » et que j’ai gardée dans le roman, bien évidemment ! Monique Coant-Blond Pour en savoir plus sur le livre, n’hésitez pas à aller sur mes pages Facebook https://www.facebook.com/profile.php?id=100082078084319 et Instagram https://www.instagram.com/emsie_blond/?hl=fr ou, pourquoi pas, sur le site de l’éditeur https://editions-il-est-midi.eproshopping.fr/1740324-LE-FILS-DE-L-AUTRE-Monique-Coant-Blond
LIVRES AIMÉS
Le point de départ de l’auteure est que nous avons été, ou serons, toutes et tous un jour confrontés à la mort de notre mère. La narratrice, journaliste célibataire de 31 ans, décrit ce qui l’oppose à sa sœur, mariée, 2 enfants. Leur mère meurt brutalement. Assassinée. Le lecteur suit avec la narratrice l’enquête, les arrangements pour vider la maison, ce que deviennent les relations familiales et sociales lorsque l’on perd sa mère aussi dramatiquement. Des secrets vont au fil des pages transformer des vérités jusqu’ici bien établies. Il y a beaucoup d’humour dans ces pages. Et des rebondissements. Le récit m’a parlé, souvent. Mère disparue est paru en 2007, édité par les éditions Philippe Rey.
Trois livres en forme de trilogie de Deborah Levy, auteure sud-africaine vivant en Grande-Bretagne : Le goût de la vie, Ce que je ne veux pas savoir et Etat des lieux. Les ouvrages sont traduits par Céline Leroy. Une écriture très ancrée dans la vie, mais en même temps très subtile, où l’auteure à la fois s’interroge sur la présence du passé dans le présent, et très souvent décale notre regard sur des évènements très simples et quotidiens pour en dégager un aspect neuf. Elle y excelle lorsqu’elle questionne, sans verser dans la démonstration, les rapports de genre, son travail d’écrivaine, ses rêves non réalisés. Elle est souvent drôle, légère et toujours intéressante. Merci à la traduction excellente.
Le cercle des menteurs ou Contes Philosophiques du monde entier rapportés par Jean-Claude Carrière. Habituellement, le terme de « contes philosophiques » me donne envie de rebrousser chemin car c’est un genre dont le ton appuyé, l’intention de donner des leçons produit souvent des textes ennuyeux et « voulus » (ce n’est que mon avis !). Ici, c’est tout le contraire : histoires courtes, du conte à la blague, racontées avec le brio qu’a Jean-Claude Carrière pour s’exprimer. Si l’on connait sa voix, on a l’impression en lisant qu’il est présent et qu’il conte à haute voix. Le premier comme le deuxième tome sont des régals. (en photo le deuxième tome)
Un texte très court (78 pages) sur la maladie contractée à son travail par le père du narrateur. Ce que j’ai aimé dans cette écriture, c’est que sous l’apparente pauvreté émotionnelle du texte, l’auteur, en nous livrant la stricte description des faits et gestes des protagonistes, sans à aucun moment ne juger quiconque, nous laisse toute la place pour mobiliser notre propre émotion et penser par nous-mêmes.
Dans ce livre, Anne Berest retrace le destin de ses ancêtres à travers une enquête palpitante et instructive. La réception par sa mère d’une carte postale anonyme, sur laquelle figurent quatre prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques, déclenche ses recherches. Dans une première partie, elle retrace le destin de la famille Rabinovitch, à travers l’Europe et en France avant la déclaration de la seconde guerre mondiale, dont les grands-parents, tante et oncle de sa mère seront déportés et assassinés à Auschwitz en 1942. Une deuxième partie, raconte la vie aventureuse de Myriam
C’est un chef d’œuvre d’intelligence et d’humanité. Un des aspects qui m’a plu est le fait qu’elle donne l’étymologie de certains mots hébreu, leur signification par rapport aux textes anciens et leurs liens avec la culture juive.
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Archives de catégorie : Les ateliers d’écriture
Madeleine
Elle est allongée sur un lit sans âge. Elle n’est pas là. Sa peau est aussi blanche et lisse qu’un calisson. Je la regarde avec tendresse et aimerais savoir lui raconter une histoire comme celles … Continuer la lecture →
Sur les Ondes
« Madame, Mademoiselle, Monsieur, Bonjour ! » Le jingle éveille en moi un plaisir intense. La voix chaude sur les ondes propulse une vibration qui se diffuse dans tout mon être.
Les portes du monde … Continuer la lecture →
Alors, raconte !
J’ai fouillé mes souvenirs.
J’ai puisé dans mes racines.
J’ai cherché le cocon.
Et je n’ai rien trouvé.
Alors j’ai dû utiliser mon imagination.
Lily-Rose m’avait demandé de lui raconter une fable ; l’histoire du … Continuer la lecture →
La grotte de l’artiste
Qui peut bien penser qu’un artiste travaille ou vit dans une grotte ? Nous ne sommes plus à la Préhistoire ! Moi, je tourne la roue de ma presse de gravure comme les anciens du … Continuer la lecture →
Soleils
Soleil indien.
Sauter dans mon pantalon couleur blé.
Prendre un verre qui gargouille avec un radis noir.
Soleil noir.
Sauter dans mon pantalon couleur gargouille.
Prendre un verre blé qui indienne avec un radis.… Continuer la lecture →
Y’a d’la joie !
Y’a d’la joie, la la lala la la lala, y’a d’la joie !
C’est bien dommage qu’ je me souvienne pas
Y’a d’la joie, la la lala la la lala, y’a d’la joie … Continuer la lecture →
Promenade verbale
Je marchais au bord de l’eau, les arbres se miroitaient sur l’onde paisible du fleuve. C’était sans compter les rayons du soleil qui magnifiaient ce décor. Mes sentiments se mélangeaient à la nature… Bon, revenons … Continuer la lecture →
Pincée
Agitée face à la froideur d’un vigile, elle ne se décontenance pas d’un fil, Cécile fait battre ces cils devant ce bibindhomme en costume sombre aussi large d’épaules qu’une avenue, aussi large d’épaules qu’avare d’esprit. … Continuer la lecture →
Lutin d’espoir
Elle est partie, sans espoir, direction miroir.
À peine une phrase, un ersatz de phrase et puis elle s’est tarie… Comme un cœur en entonnoir qui filtre l’encre, la retient, la régule d’un goute à … Continuer la lecture →
Celle qui ne voulait plus jouer
Un soulèvement stomacal à chaque pas. Garder le sourire, garder le sourire encore, toujours et ne pas y penser. Ou du moins, faire semblant. Jouer le jeu, le jeu du « je », le jeu … Continuer la lecture →
Avec les yeux
Elle regarde le pain avec des yeux gloutons. Les mains croisées dans le dos, interdite, presque amère. Elle s’est entortillée jusqu’aux jambes, à tel point qu’un badaud un peu hâtif croirait qu’elle s’est trompée en … Continuer la lecture →
PARIS TOUJOURS
Paris, Paris ville de toujours
Ville de mes amours,
Hors de question de te laisser !
Les chats des égouts aux pattes de velours
habitent mon faubourg.
Evidemment, ils sont déclassés
ils ne sont … Continuer la lecture →
Dédales
On se baladait souvent toi et moi, à moto ou en voiture. On est passés quelques fois Porte de Clignancourt, à l’opposé de chez toi, pas très loin de chez moi. On regardait les immeubles … Continuer la lecture →
Les hirondelles passent.
Le printemps est arrivé, il y a des hirondelles qui volent et se nichent sous les toits. Elles confectionnent des petits nids éphémères à l’intérieur des planches des corniches. Elles avaient bien essayé de s’installer … Continuer la lecture →
Les coulisses du marathon
Tu as quel numéro ? Le 2018 et toi ? Le 1484. Et ben, on est pas rendu. En fait, j’ai pas bien compris, comment on démarre ? Par vague, par club, tu sais toi … Continuer la lecture →
Tête de linotte
« Tu es une vraie tête de linotte, me disait ma grand-mère » Cela m’attristait. Je pleurais seule dans le noir. Mes paupières devenaient violettes à force d’être frottées avec mon vieux mouchoir. J’aurais tant … Continuer la lecture →
Bill (réécriture)
Il est là sur cette île vocanique, avachi, son sac à dos presque vide jeté à terre. La transpiration couvre son corps. Il est à bout de force. Il a marché des heures durant … Continuer la lecture →
Mon jardin (réécriture)
Je me regardai dans le miroir de l’entrée. « Avais-je tant vieilli ? »
Je frissonnai dans cette grande maison vide. J’enfilai rapidement ma veste en pilou, descendis les marches en bois de l’escalier menant … Continuer la lecture →
Métro
Les jours s’en vont. Comment pourrait-il en être autrement ?
J’avais aperçu sa silhouette sur le quai lors de l’entrée en station du métro qui fonçait comme un bolide vers la Défense. A l’ouverture des … Continuer la lecture →