A cause des rolls-mops

Je n’ai jamais eu la tête en l’air

Plutôt rentrée dans les épaules
Avec le dos rond comme un pont
Il m’arrive de mettre la tête sous l’eau
De me mettre en apnée
Mais des fois quand même, l’eau rentre dans les narines
Je fais l’anguille et il m’arrive d’avoir peur de devenir un roll-mops
Je mets aussi la tête dans le sable
Parce que j’aime faire l’autruche
Et m’imaginer que tout est autre
J’esquive, j’évite, je contourne
Je rampe, je suis la reine du souterrain
Je rase les murs, je reste dans l’ombre
J’ai la tête en courant d’air
Il a des trous partout
Des cavités, des aérations, des VMC
Ca rentre et ça sort
Ca rentre d’un côté
Et ça ressort de l’autre tout aussi facilement
Parfois les courants d’air
Sont contraires
Et ça ronfle
Ou ils sont si forts
Qu’ils font gonfler ma tête
Qui devient montgolfière.

Ingrid