Trouver son bonheur

Mince, j’ai rempli mes tennis de sable. Je n’imaginais pas que marcher sur la plage me mènerait, les fesses sur une marche, à les vider parmi les gens qui se glissent près de ma petite, ma petite…. En fait, je ne suis pas si petite que ça car évidemment je gagne des centimètres quand je mets des escarpins. Et quand je vais danser, cela devient essentiel. Cela dépend bien sûr des airs engagés et de la gente masculine que j’arrive à séduire. J’ai une stratégie. Je glisse le regard à travers la grille de mes cils, véritable rideau derrière lequel je tends mes pièges. Il ne faut pas se tromper d’homme car mon bonheur, c’est le tango. Oh, se mouvoir au son de l’accordéon, lovée contre le torse d’un adonis bronzé sous le soleil couchant au bord de l’océan, c’est comme accomplir son rêve, surtout quand on y a songé tous les soirs, tous les jours. Quelle sensation que de se retrouver dans les pognes d’un costaud dont le job est, un arrosoir au poing, voir pousser les artichauts et les choux bretons. C’est ma région, je l’adore ! Je me shoote à l’iode, je me saoule au chouchen, je me goinfre de galette jambon, œuf, fromage au son du bandonéon. Comme tout bon breton, je songe à l’évasion, sur les flots vers l’horizon, direction le pôle Sud pour découvrir des contrées inconnues. Je me vois courir avec les gauchos au milieu des chevaux sauvages à dompter, au son des chansons de Carlos Gardel. Mais je ne me raconte pas d’histoires, ce n’est pas ce soir que le bateau sortira du port.

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