Bruit mystérieux

Tap. Tap. Tap. Tap. Eloïse tend l’oreille. Tap. Tap. Le bruit continue. Inlassablement. Elle se lève du canapé et tourne sur elle-même à la recherche de l’origine du son. Tap. Tap. Tap. Cela ne semble pas venir du salon. Elle s’approche de la porte. Elle suit le son dans le couloir jusqu’à la chambre. Tap. Tap. Elle ouvre le placard. Non, le bruit ne vient pas de là mais c’est proche. Tap. Tap. Tap. Elle longe le mur puis colle son oreille. Tap. Tap. Beaucoup plus fort. Cela vient de l’appartement voisin. Sa colocataire, Florence, passe dans le couloir et la voit ainsi collé au mur. Elle s’arrête sur le seuil de la chambre et se penche contre le chambranle.

« Qu’est-ce que tu fais ?, lance-t-elle en retenant un rire »

C’est vrai que la scène est comique. Eloïse a un pied sur le lit et un pied sur une chaine avec l’oreille gauche collée au mur. Cependant, dans sa surprise, elle sursaute et se retrouve affalée sur sur le lit. Cette fois-ci, Florence ne retient pas son rire. Elle s’approche néanmoins et vient aider son amie à se relever.

« Et donc tu m’expliques ?

-Tu n’entends pas ?, répond Eloïse interloquée.

-Entendre quoi ?, demande Florence.

-Le bruit répétitif. Tap. Tap. Tap, explique-t-elle en décrivant le son. «

Florence la regarde comme si elle avait deux têtes. Elle n’entend rien de spécial. Eloïse observe l’expression de son amie. Elle n’a pas l’air de comprendre. Elle lui prend la main et l’entraine vers le mur. Elle le pousse contre celui-ci et attend. Florence la regarde suspicieuse mais sa coloc lui intime de coller son oreille d’un geste de la tête. Elle s’exécute donc. Et là oui, elle entend le Tap Tap incessant mais uniquement là.

« Ok, tu as raison, il y a un bruit mais comment tu peux l’entendre sans être collée au mur.

-Je l’entendais dans le salon.

-Dans le salon ?! Mais t’as des oreilles supersoniques ou quoi ?

-C’est pas difficile d’entendre mieux que toi !

-Gnagna, même si c’est vrai, le bruit n’est pas très fort.

-Je ne sais pas mais cela me rend dingue en tout cas.

-Tu veux qu’on aille sonner à côté pour voir ce que c’est. »

Eloïse regarde Florence avec un air de supplication. Florence lève le yeux au plafond et répond :

« J’ai bien dit On. Ne t’inquiète pas je viens avec toi. »

Les deux colocataires se dirigent vers la porte d’entrée. Elles enfilent quand même des chaussures avant de sortir sur le palier. Eloïse attrape les clés avant de fermer la porte et elle font les quelques pas qui les séparent de celle du voisin. Elles hésitent un instant puis Florence appuie sur la sonnette. rien ne se passe et Eloïse entend toujours le son. Florence sonne à nouveau. Cette fois-ci, un bruit de chaise se fait entendre. Puis des pas et une clé dans la serrure, avant que la porte s’ouvre sur un jeune homme de leur âge. Il les regarde toutes les deux avec de grands yeux interrogateurs.

« Oui, c’est pour quoi ? »

Florence envoi un coup de coude à Eloïse. C’est son bruit, c’est elle qui parle. Eloïse comprend le message et commence son explication en frottant son bras pour enlever la douleur.

« Désolée de vous déranger mais nous sommes vos voisines. »

Eloïse désigne la porte de leur appartement. Il se penche par l’encadrure pour voir.

« Oui et ?

-Et il y a un bruit répétitif et continue qui vient de chez vous. »

Le jeune homme les regarde de plus en plus perplexe. Eloïse entreprend donc de décrire le son.

« Cela ressemble à Tap. Tap. Tap. En boucle. Et je l’entends toujours d’ailleurs. Pas vous ?

-Je suis désolé, j’vais mon casque. mais vous l’entendez où dans votre appartement.

-Dans un des chambres. »

Son visage s’éclaire alors et il lève la main comme pour leur dire d’attendre. Deux minutes après, il revient avec un chat et une balle.

« Voilà le coupable. Encore désolée, il aime jouer contre le mur. »

Les trois voisins éclatent de rire et le chat les regarde dubitatif.

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