Ecrire ou marcher

Les hélicoptères tournent dans le ciel. Ils tournent au-dessus de Paris. Ils tournent au-dessus de nous. Ils tournent et tout en bas, fourmis minuscules, nous écrivons. Nous écrivons en silence. Dans les rues, ça marche en silence. Le silence de tous, en échos au silence des morts. Chacun autour de la table s’est posé la question : écrire ou marcher ? Ecrire en silence, marcher en silence. Dire les mots ou les garder en soi. Chacun en soi, tous ensemble.

Il faudra de la patience aux survivants. De la patience pour les enfants, les femmes, les maris, les pères, les mères, les amis, les collègues. Patience pour atteindre quelque chose qui ressemble à la confiance, à la joie. Patience pour pouvoir réfléchir à nouveau, quand la violence cloue la fougue.

C’est curieux de voir l’humour se trouver au cœur du deuil. Les dessins des humoristes de toute la planète affluent et se partagent. Clins d’œil, coups de dents, encouragements. Les enfants des écoles dessinent aussi. Au cours de poterie, ils sculpteront la liberté, avec leurs mains dans la terre. Cette terre qui recouvrira tous les morts, bientôt. Morts et enterrés. Absents.

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2 réponses à Ecrire ou marcher

  1. Thierry dit :

    Vous écriviez, tu écrivais, & nous marchions, je marchais ; mais le cœur n’y était pas.
    Ma compassion pour les victimes & les acteurs n’arrivait pas à trouver une place entre une indignation & une révolte criées à l’unisson dans le brouhaha des commentaires.
    Dans cette « Journée Particulière », j’étais le Marcello qui regardait dans la même direction que tous ; mais qui y voyait autre chose.

  2. Cécile C dit :

    Thierry, ton commentaire me parle doublement. C’est vrai que ce dimanche-là, ce n’était pas facile de savoir où était sa place. Je ne me souviens pas bien de Marcello dans Une journée particulière, mais je vais justement revoir ce film très bientôt : je l’ai reçu à Noël !

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