Le guetteur

Tel un insecte aux ailes épaisses, il tournoie au-dessus des toits, vigilant face aux incertitudes, aux destins qui parfois cherchent à foudroyer. Tout en facette, l’acuité de ses yeux ne fait pas oublier que le silence règne dans l’habitacle. Le soleil joue à cache-cache au gré des rotations. Pourrait-il s’échapper pour rejoindre une forêt où règne la paix ? Cette question, il ne parvient même pas à se la poser. Il n’est que concentration.
Les fourmis, toutes patientes, piétinent les unes derrière les autres. Bonnes petites ouvrières qui cheminent vers un but unique et commun, qu’elles cherchent obstinément à atteindre. Elles vont, portées par un même besoin, celui de ne pas rester seules, de connaître la grande communion. Ont-elles réfléchi à ce qui les fait avancer ? L’ambiance n’est pas triste, un certain humour règne même entre elles. Elles sont de toutes races, de tous âges et de toutes origines. Leurs couleurs ne sont pas celles du deuil mais celles d’un hiver ensoleillé où le bleu du ciel se dispute avec le gris des nuages, des toits en zinc. Des cheminées en poterie ne s’échappe aucune fumée. Les foyers ont été désertés, chacun veut participer au rassemblement.

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