Le pense-bouchon

Je suis un peu anesthésiée ce matin. J’ai essayé ce nouvel appareil le pense-bouchon et effectivement je me sens vidée. Vidée de toute pensée.

C’est vrai que c’est pratique. Je l’ai coincé derrière l’oreille et quelques secondes plus tard, plus de divagations, rêves et réflexions. Simple à utiliser, quelques minutes pour recharger.

Les rues défilent devant la fenêtre du bus, les passagers montent et descendent mais rien je ne sens rien, rien ne me vient à l’esprit.

Je n’imagine pas la vie de tel ou tel usagers ni ne projette ma vie dans les beaux hôtels particuliers qui s’offrent fugacement à ma vue.

Un homme étale son porte-carte devant un autre. Rien je n’imagine pas les histoires cachées derrière les cartes de visite.

Une dame s’asperge les mains à l’aide de son pousse-mousse de solution hydroalcoolique. Rien je ne divague pas sur les objets qui ont pu rencontrer ses mains.

Je regarde mon visage sur la vitre embuée du bus. Pas de froncements de sourcils, pas de sourire, mon visage est inerte.

J’observe cette dame blonde en colère qui court à l’arrêt. Non rien, mon esprit ne part pas rêver des causes de sa colère.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire