Les couleurs de la vie

Anna avait le vague à l’âme. Par la fenêtre, elle observait l’extérieur, tout en sachant que jamais elle ne pourrait le voir en vrai. Jamais elle ne sentirait le vent sur sa peau, ou l’herbe sous ses pieds ou encore l’eau qui ruisselle de ses cheveux et dans son dos. Elle était cloitrée ici dans cette pièce. Condamnée à voir la vie défiler par sa fenêtre, sans en faire partie. Le printemps reflétait sa mélancolie. Le bleu des nouvelles feuilles étaient comme tous ses bleus à l’âme. La chaleur violette du soleil correspondait à ses poches sous les yeux, symboles de ses insomnies. Le vert de la roche se découpait dans l’orange de la mer. Comme sa colère qui faisait couler tant de larmes. Dans cette maison accrochée sur les falaises, elle regardait passer les saisons sans jamais participer. Le bleu du printemps, le blanc de l’été, le violet de l’automne, le rouge de l’hiver. Elle n’était pas seule, mais parfois elle  aurait préféré. Elle ne voulait pas entendre les gens lui parler de ce qu’elle ne voyait pas. Elle ne pouvait pas sortir et elle ne voyait pas le même monde. Elle ne comprenait pas la beauté oranger de l’automne, l’immensité bleu de l’océan ou encore le manteau blanc de l’hiver. Pour elle, tout était vibrant de couleurs éclatantes. Couleurs qu’elle ne pouvait toucher.

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