Paradis tordu (Jean-François M)

Jean-François, ne me détourne pas de ce que j’ai à te dire.  D’une certaine façon, je te dois beaucoup. Tu m’avais montré dans tes poèmes cette décadence qu’il existe dans les mots et les dédales poétiques qu’on peut inventer. Je me sentais humble face à la démesure de tes vers où parfois le sens n’était pas dans les mots emmêlés mais dans la musique des sons. Tu avais démasqué mon amour des histoires. Tu m’avais encouragé à dévorer les doutes pour dégager l’envie de la gangue de la peur, de la honte d’écrire. Tu avais dit que les mots étaient faits pour déambuler dans un paradis tordu. C’était bien toi, le paradis perdu, la corde raide au fil de l’eau, les cailloux dans les mains rougis. Tu m’avais donné soif de chercher encore, plus loin, plus profond. Ce qui est un comble pour toi qui aimais rester chez toi et boire comme les poètes romantiques. Boire trop, écrire et fumer trop. Les poèmes sombres, humides, les poèmes qui dégringolent d’une échelle, qui piquent les pieds et qui déambulent dans mes souvenirs.

Maintenant que tu n’es plus là, je ne peux plus te dire que tu m’as donné ce sens définitif de l’absurde, de l’écrit qui dégaine ses sentiments, de l’histoire qui brille, des mots qui raisonnent.   Tu disais qu’il fallait débusquer les lignes qui ne seraient pas droites, aller chercher l’écriture qui était comme une loupe qui montre les détails de la réalité des épines du quotidien.

Dans l'écriture, il y a une échappatoire à la réalité. Passionné de nouvelles, lecteur de nouvelles du monde entier, j'aime écrire les quotidiens, les petits détails, les fêlures des personnages. Vous retrouverez des nouvelles gagnantes de concours, publiées dans des revues ou coup de coeur sur mon blog d'écriture : www.herissontapageur.net retrouvez moi sur instagram @leherissontapageur

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