Mademoiselle, j’aime à imaginer que vous êtes une demoiselle, oui, oui, je ne peux me tromper. Je sens ces choses-là & puis n’ajoutez-vous pas que vous le ferez avec plaisir. Seule une toute jeune femme peut s’oser à parler de plaisir sans pudeur & crainte du ridicule.
Va pour le plaisir, je prends de la tête & des pieds ; surtout que vous ajoutez que l’esprit est sain. Quoique je devrais me méfier : en effet, n’y a t’ il pas une contradiction absolue à l’idée d’un esprit sain pour une jeune fille ?
Vigilance donc !!! voir venir. Les apparences peuvent être trompeuses : il n’y a souvent que la minceur d’une feuille de papier à cigarettes entre un esprit sain & une folle à lier.
Donc, pas de précipitation, madame. Permettez que je vous appelle ainsi. Remarquez que cela ne ferme pas la porte à toutes autres possibilités. Je veux voir d’abord & comprendre qui vous êtes, ne pas prendre votre annonce comme on recevrait un pot de miel sur la fiole. Non, vous voir venir de loin, vous rêver, vous envisager avant de vous dévisager.
Vous me direz peut-être que tout cela est bien compliqué, presque surréaliste, alors qu’il ne s’agit, somme toute, que d’un premier contact chez un professionnel de la nutrition : quelques capitons ou peau d’orange à perdre sur les cuisses.