Sourcils épilés

J’ai la tête qui fait des nœuds. Ça doit être les sourcils épilés. C’était mon projet depuis longtemps. Je ne pensais pas que ça m’emmènerait si loin. Tout emmêlé, l’histoire, les traces, l’arbre témoin, le collège.

Des nœuds, il fallait sortir un fil. Ou bien tout laisser en plan et attendre que le fil glisse de lui-même et court sur la surface du bureau jusque parterre, sur le plancher, passe la porte, franchisse la petite marche, se glisse sous la porte d’entrée, prenne l’ascenseur. Ah, l’imprudent.

Courir dans l’escalier. Il est déjà dehors, fuyant sous la haie, à l’assaut du jardin.

Peut plus faire le malin. Se recroqueville en pelote et reste coi, mort. Le ramasser précautionneusement. La pelote, lâche, risque à tout instant de se transformer en un amas informe, sur la terre, poussières accrochées. La tenir comme un oisillon tombé du nid, la fourrer dans ma poche. Prendre l’ascenseur, trouver un sac et enfermer cette saloperie à double tour.

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