Tirer le diable par la queue

Le 11 avril 2012

Tirer le diable par la queue

Mais tu parles d’un pari ! Tirer la queue du diable ! Je t’avais pourtant dit de ne plus toucher à ce vin de messe. Le deuxième garçon baisse la tête, penaud. Puis il s’exclame : mais c’est comme tirer la queue du singe sur le manège. Mais non ! Ce n’est pas un vrai singe. Là c’est le diable ! Et s’il s’aperçoit que c’est nous qui lui tirons la queue, Dieu seul sait de quoi il est capable. Et bien Dieu, parlons-en dit le deuxième garçon, c’est quand même lui qui nous a infligé cette punition. Ah mais reprend le premier si tu n’avais pas cassé le vitrail, on n’aurait pas été puni.
Tapi dans une encognure, le diable se marre. Ils ne sont pas nés les lutins qui lui tireront la queue. Les deux enfants de chœur ont rangé leurs habits. Et il habite où le diable ? Mais dans les catacombes, tout le monde sait ça dit le premier. Mais j’ai peur du noir, je n’irai pas. Et puis si il fait noir comment on fera pour le voir. Et puis d’abord, Dieu, s’il veut embêter le diable, il n’a qu’à le faire lui –même. Un petit tapotement retient leur attention. On dirait la queue du diable sur le sol, chuchote le deuxième. Mais qu’est-ce qu’il fait dans l’église ? Le premier enfant risque un œil hors de la sacristie. Il voit alors la queue du diable renverser le vin de messe oublié par les garçons. Le diable s’installe et laisse couler le liquide sans sa gorge. C’est le moment ! Les deux gamins surgissent près de l’autel et tirent le diable par la queue. Ce dernier, ivre mort, hoquète, surpris, et s’échappe.

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