C’est par où ?

Je suis au milieu de nulle part. En face de moi, un océan plein de poissons, signe de fertilité pour une femme. Derrière moi, un chemin abîmé, sec, démembré : mon passé que je laisse derrière moi.
Je me suis arrêtée à la fontaine au milieu du rond-point pour boire, pour me ressourcer. J’irai peut-être à droite, il y a un type là-bas penché, courbé. Je plisse les yeux pour le distinguer un peu mieux, pour que je le vois moins flou. C’est un sourcier. C’est peut-être par là-bas qu’il faut aller pour se ressourcer. En attendant qu’il trouve sa source, j’irai bien à gauche. Un tourbillon d’angoisses, de peurs, d’émotions négatives m’y attendent. C’est une impasse. Vite, faire demi-tour. Ne pas se laisser happer par cette machine infernale qui risque de me mener au point de départ, vers un chemin sec et non fertile.
Je me retrouve à nouveau au milieu de nulle part. Il paraît que chacun doit suivre son chemin. Notre chemin est peut-être déjà tracé. Peut-être pas. En tout cas, même si on aimerait bien aller tout droit vers notre destinée, on se trompe parfois de chemin, on zigzague, on change de vitesse, on ralentit, on dépasse, on se prend des cartons, on a des accidents plus ou moins graves. On essaie tant bien que mal de reprendre en mains le volant, de redresser la barre. Le GPS a dit « C’est par là ». Qu’est-ce qu’il en sait le GPS ? C’est pas un être humain, il peut pas comprendre !
Bon alors, le sourcier, il a trouvé sa source ou je lui dis que ce n’est pas par là ?
Mon chemin, c’est par là, c’est tout droit. Je ne comprends pas pourquoi je n’y arrive pas, pourquoi je mets autant de temps. Il faut peut-être laisser le temps au temps, prendre le temps de se ressourcer, attendre que le brouillard se lève pour y voir plus clair.

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