L’asticot

Il me fait de l’oeil
Il me fait du pied
Bon pied, bon oeil
par diverses circonvolutions, il va arriver à ses fins. Déjà que parait-il cet asticot aurait grande faim! Une faim de loup s’il n’était un vers de terre. Un vers de terre un peu trop terre à terre à mon goût. Il est fin comme des cheveux d’anges et s’infiltre partout dès qu’il voit un trou. Ici une oreille, là une narine, parfois il s’égare dans quelques racines.
Ah ça, il en fait des tours et des tours, l’asticot paysan laboure la terre. Notre terre. La terre du repos, celle du repos éternel. Eternel gigotant, par ci par là, ça chatouille, tu n’as pas le respect du gisant!
Allez ouste du balais, va donc voir la tombe d’à coté. On ne peut même pas passer l’éternité en paix!
Va donc voir Jeff, il est tout seul et toujours il se plaint.
Jeff était un jeune homme sérieux en son temps propre sur lui et de bonne famille. Mais depuis qu’il est 6 pieds sous terre c’est comme s’il avait le mauvais oeil. Dalle cassée, os brisés, il a même tenté de passer de l’autre côté.
Nous on lui a dit « non Jeff ne fais pas ça! C’est fini ce temps là ». Mais il voulait rejoindre sa belle Rose.
Elle a fini elle aussi par manger les pissenlits par la racine mais loin d’ici, séparé à jamais.
Allez l’asticot, va donc lui égayer l’âme. Il ronge son frein, ça lui plaira que tu viennes lui butiner ses osselets.

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