[Magnificos répond à un journaliste]
– Quoi ? M’interroger sur mon métier de dresseur ? Rapido, alors, j’ai d’autres lions à fouetter, moi.
– Chats.
– Quoi ?
– On dit « J’ai d’autres chats à fouetter ».
– Qu’est-ce qu’il me raconte, le journalier ! Tu fouettes les chats, toi ?! Tortionnaire, va ! Un chat, tu lui dis « Assis, pas bouger ! ». Ça suffit. Oh l’autre, « j’ai d’autres chats à fouetter »… La mère Brigitte, elle t’a rien dit ?
– C’est aux chiens qu’on dit « Assis, pas bouger ». Pas aux chats. Et puis, je suis journali-STE, pas journalier. Un journalier, c’est un ouvrier agricole.
– Vu les conneries que tu sors, t’es jamais sorti de ta campagne, toi. Ecoute-moi bien ; je leur cause comme je veux, aux clébards ! Un chat, un chien, ça obéit à l’index et à la pupille, Môssieur !
– Non, « Au doigt et à l’œil ».
– Mais c’est qu’il me les casse, celui-là ! Allez, vas-y, mets le majeur et ferme une paupière, t’auras l’air d’un con ! Avec les animaux, faut être rigoureux, précis. Tu vois, mon gars, si je pointe le majeur à mon lion, il me fait un bras d’honneur !
– A ce point ?!
– Ouais ! C’est teRRRIBLE, un lion. Mais c’est comme ça que les aime. TERRRIBLES !!!
– Vous… ça peut être autrement, un lion ?
– Non, mais t’es vraiment trop con, toi ! T’as la pétoche devant la peluche du Crédit Lyonnais ?
– Hem… Revenons-en à votre art du dressage. Il paraît que les lions obéissent à la langue allemande. Est-ce une légende ?
– Ben oui, sous une image, un dessin, une photo, tu mettras une légende. Sinon, je peux te dire si je cause le verlan à mon lion, je ne serai pas croyable.
– Crédible.
– Crédit bleu ? Mais je ne suis pas à la Bred, moi, je suis à la BNP. Crédit vert, si tu veux. Un lion, il a besoin d’intonations. De phrases brèves. Les Suisses n’ont pas voix au chapitre. Trop lents.
– Ah…
– A y est, j’ai bien répondu à tes questions ? J’ai le fouet qui commence à refroidir…
– Attendez, je regarde ma liste… C’est bon. Eh bien j’inviterai dans mon article mes lecteurs à venir nombreux applaudir le grand Mgnificos et son lion. Au fait, il s’appelle comment, le Terrrible ?
– Non, il s’appelle Ignace. « Ignace, Ignace, c’est un petit petit nom charmant. Ignace, Ignace… ». Vous connaissez ? Fernandel. Quel déconneur, celui-là !
– Ah…