Ruisseau inspirant

Le murmure de l’eau tombant de la cascade m’apaise. En avançant un peu, le long du chemin j’aperçois côte à côte un crâne rasé et des cheveux noués en chignon. En m’approchant, je vois qu’il s’agit d’une jeune moniale et d’un jeune homme. Leurs voix sont couvertes par le tintement de la cascade. Je ne peux pas savoir de quoi ils parlent. Peut-être de ce qu’ils sont en train de vivre actuellement. Lui explique t-elle comment elle a décidé de devenir nonne ? Quel élément de sa vie en a été le déclencheur ? Et ensuite, comment on procède pour y parvenir. Ils sont calmes, parlent doucement. Les pas du chien dans l’eau interrompent ma rêverie avant qu’un enfant passe en chantant sur son vélo un air mélancolique. De nouveau, seul le bruit de la cascade résonne à mes oreilles, brisé toutefois par le son d’une cloche qui sonne seize heures.

Se perdre dans ses pensées et revenir à soi. Le bruit du stylo sur la feuille me parvient mais comme s’il était lointain. De nouveau, le bruit de l’eau ininterrompu. La fille aux bottes de cowboy et au regard revêche est déjà loin. Sur le chemin, je croise une clôture qui en interdit l’accès. Je dois rebrousser chemin. Le sol paraît de plus en plus souple sous mes pas. Le lac s’éloigne, le château et le parc floral se rapprochent. Le rêve et la réalité se mélangent. La chaleur m’engourdit. Je me laisse aller un peu plus encore et mon esprit m’emporte, me porte ailleurs. Je décide de ne pas résister. Maintenant allongée, le sommeil me gagne. Ai-je réellement vu la moniale, le garçon au chignon, la fille aux bottes de cowboy , le corbeau noir qui croasse. Je ne sais plus, le temps passe et je suis ailleurs. Dans un voyage intérieur mais lointain. Au pays des rêves et de la caravane.

Ce contenu a été publié dans Balade-Ecriture. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire