La pirogue

Sur le fleuve un peu vert, la pirogue glissait avec entrain. Le soleil était déjà haut dans le ciel. A l’horizon, on ne voyait que la végétation, dense, entrelacée. On devinait dans son antre une fraîcheur chavirante, dans laquelle on aurait aimé se lover. Arrivée au ponton, l’embarcation oscille un peu et se stabilise. Nous débarquons. Le silence se fait parmi nous. Le voyage commence ici. Découverte, voilà le mot présent dans nos esprits. Découverte de la nature qui n’a peut-être encore jamais vu l’Homme. Du moins, elle n’en aurait plus le souvenir. Nous n’échangeons pas une parole. Le spectacle nous laisse bouche bée. La nature a repris ses droits. On pourrait entendre les arbres pousser, sentir la mousse adoucir nos pas, s’élancer les lianes à l’assaut du ciel. Les plantes ici vivent leur vie, se comprennent. Sauvages, elles attendent que nous les apprivoisions. Sous les voutes de verdure, volent sans crainte des oiseaux multicolores. Les singes indifférents semblent ne pas remarquer notre présence. A peine, daignent-ils bouger un peu. Le soleil tel le phénix renait, ses rayons filtrent au travers des feuillages. Cette lumière égaye notre piste aventureuse. Aujourd’hui, elles sont loin les tristes autoroutes bétonnées laissées derrière nous.

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