Blanc absent

Tu te balades sur la jetée, où toutes peaux sont basanées, certaines foncées, d’autres bronzées. Et sur le port, burinées.

ICI : BLANC ABSENT

annonce un panneau à l’entrée de la station.

Avec ma valise cabine et mon teint cachet d’aspirine, je suis estomaquée. Au bout de mes bras mes points serrés meurent d’envie, sur le nez du premier édile de la ville, d’aller s’écraser.

BLANC ABSENT

Moi, Monsieur, je n’ai que le soleil d’août pour prendre des couleurs et respirer autre chose que les vapeurs de mazout.

Or vous faites de la discrimination. United colors of tartempion.

Eh bien moi, Monsieur, je vous le dis, je planterai un panneau à l’entrée des stations de ski.

BLANC PRÉSENT

Et je vous inviterai à venir observer la beauté d’une neige immaculée. Les seules couleurs de la station sont celles des combinaisons. Chatoyantes. Venez voir, si cela vous tente.

Il y en a des couleurs sur cette terre, c’est perdre son temps qu’être sectaire. Ne prenez pas cet air innocent, le racisme, incolore, frappe n’importe quand.

Allez venez pleurer sur mon épaule, on va se réconcilier avec une bonne gnôle. Je promets de ne pas éventer votre tendance au gris pointillé. Un jour sur deux vous êtes noir. Une nuit sur deux vous carburez au blanc… Pensez à planquer les bouteilles en passant.

Alors, ça y est, on est potes ? On se prend les mains, on se les gigote.

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