Dans un monde irréel, il a abandonné sa valise. Vestige du virage de son existence.
D’un coup d’aviron, il a quitté la rive, pour se ruer vers des cascades assourdissantes.
Une place. Une estrade. Quelle merveille se cache sous les lattes ? Quel esprit va animer le village ?
Cela fait des années, des décennies, des siècles peut-être que personne n’a ri. Les rues, les façades sont vierges ; les panneaux n’affichent rien. Défense et illustration de la vacuité.
Il a repris son histoire pour en changer des lettres, et fléchir le cours.
***
Dans le monde réel, il a abandonné sa balise. Il est parti sans laisser d’adresse. Vestige du mirage de son existence.
D’un battement d’aile d’avion il a quitté la Riviera.
Une glace sur l’estrade va dévoiler la merveille d’un soir.
Cela fait des années, des décennies que personne n’a péri.
Il monte sur les planches. Il ouvre sa valise et dégaine un sabre d’un fourreau couleur sable.
Un ange passe, soutenant un ballon. L’arme blanche déchire la sphère et libère les confettis multicolores dans l’air.
Sur la place, cela fait des jours, des semaines, des années peut-être que l’on n’a pas autant souri. Le village est vivant à nouveau. Les crépitements des flashes découpent le silence. Demain les journaux seront riches d’illustrations.
Les confettis sur le sol sont les derniers spectateurs du miracle. Ordre est donné de ne pas les balayer. Seul le vent sera autorisé à les emporter.