Un grand petit monde

Mon monde d’enfant, mon petit monde, moi au milieu du grand, du souvent plus grand que moi. Et si j’étais encore petit, le monde serait plus grand ? A hauteur d’enfant, on a parfois envie de voir plus grand, d’aller au-delà de ce que l’on nous propose. Apprendre plus vite, grandir plus vite, aimer plus vite. Mais le temps de l’enfance a cette magie que l’on perd un peu ou beaucoup lorsque l’on est grand. A l’âge adulte, content d’y être arrivé, le monde nous paraît moins grand que ce que l’on imaginait, que ce dont on rêvait. On peut s’y sentir à l’étroit, comme à l’étroit dans notre vie. Et là, c’est comme si au firmament une étoile tombait. Que l’on perdait nos illusions, nos rêves d’enfant. Où sont-ils, qu’en avons-nous fait ? On peut passer sa vie à les chercher. Etre perdu dans l’immensité de ce monde qui paraît nous offrir beaucoup mais où l’on ne sait parfois que choisir. Perte de rêves, perte d’idéaux. Comment s’y retrouver et choisir sa voie, sa vie. Trouver un sens, un engagement, une chose à laquelle on croit. « Tu la voyais pas comme ça ta vie » chante Alain Souchon. Parfois se retourner pour calculer l’écart entre nos espoirs enfantins et notre vie réelle. La mesure peut être vertigineuse. Besoin de se régénérer pour se rapprocher de notre enfant intérieur. Ne pas le tromper. On a envie que le monde aille mieux. Mais si c’était le cas, irions-nous mieux dans nos vies ? Saurions-nous utiliser nos ressources et nos talents de manière plus arbitraire ? Au plus près de notre être intérieur, de nos rêves, de ce que nous sommes ? Ce n’est pas sûr, nous attendons souvent beaucoup de l’extérieur de nous. Je ne sais pas ce qu’il en serait de nous si le monde allait mieux. Je ne sais pas si j’étais encore petit, si le monde serait plus grand.

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