J’ai trop bu ce soir

J’ai trop bu ce soir.
Je m’embrume, je m’efface, je perds ma place, je perds la face.
J’ai trop bu ce soir.
Je ne sais pas où aller, ni à quoi m’accrocher.
Je vais de verre en verre et je ne suis plus là, ou en tous cas je ne m’y sens pas.
Quelques verres et je m’enfuis. Où ?
Je divague, je me perds, ma tête est entre chien et loup,
Mon corps ne peut plus se regarder dans la glace,
Mes mains veulent tenir un autre verre,
Ma bouche est incapable de le commander.
J’ai trop bu ce soir.
Je titube. Je traine la patte.
Je tintinnabule on me cognant comme les chaises du bar.
J’ai trop bu ce soir.
Je flotte jusqu’à mon appartement.
Le bruit des clés clignote dans ma tête pour dire « Tu es rentré ».
Je suis rentré. Elle n’est pas là. Elle a laissé son assiette sale dans l’évier, un foulard suspendu à la patère.
J’ai trop bu mais il faudra que je m’imbibe encore pour supporter ça.
Encore un verre sur le balcon. Si je bois encore je pourrai oublier.
Je pourrai oublier que je si je tombe dans les airs, il n’y aura pas d’atterissage.
Oublier jusqu’à croire que je peux y arriver.
Allez, encore un verre.

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