Décidément

Alors tu vois, ce mot me fait dégringoler. Tu n’imagines même pas à quel point. Le problème, c’est que je ne voudrais pas me faire démasquer, enfin, pas tout de suite. J’aime bien détourner l’attention et ne pas montrer que ça me dévore de l’intérieur.
Tu me comprends, non ?
Attends, je t’explique parce que, même pour moi, c’est compliqué.
Tu vois, ce mot me fait entrer dans un dédale d’émotions. Je ne sais plus où donner de la tête. Je rêve de décadence, de multiplier l’évidence. Et tout à coup, je prends peur, vas savoir pourquoi.
Alors, je me mets à déambuler dans les rues de Paris. En hiver comme en été. Je me fais des films, des scénarios que je déroule dans ma tête. Mon imagination foisonne. Sa démesure résonne dans mon corps et dans mon cœur. Ma respiration s’accélère, j’ai encore et toujours peur.
J’aimerais que tu me dises qu’il ne sert à rien d’avoir peur. D’ailleurs, tu me l’as sûrement déjà dit, tu t’en souviens, non ?
Et pourtant, je suis figée là, à te déblatérer tout cela, pour un mot qui ne concerne que toi et que tu ne comprends pas, que tu ne ressens pas pour moi. Ne vois-tu pas ce qui émane de moi pour toi ? Si c’est le cas, surprends-moi, chuchote-moi à l’oreille que tu as de la limonade à la poire glacée.
Voilà ma déclaration, si tu la veux bien. As-tu deviné le mot qui me brûle les lèvres ? Ce mot que je n’arrive pas à te dire clairement, expressément, directement. Ce mot qui est la clef de tous mes tourments.
Je t’ai ouvert la porte, je te laisse entrer doucement. S’il te plaît, ne me jette pas un seau d’eau glacée sur la tête, n’éteins pas ce feu ardent. Dis-moi juste si tu désires partager ce mot avec moi. Oups, j’ai réussi à le dire. Je rougis. Il reste un peu de temps apparemment. J’ai tout dit, l’essentiel. Je reprends mon souffle, c’est providentiel.

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