Gare à vos bijoux de famille !

C’est chouette, j’entends un ursidé qui ulule dans la nuit glacée. Je l’ai reconnu, avec sa fourrure épaisse. Je m’y blottirais bien, se dit un hurluberlu autrichien (Ulrich, qu’il s’appelle), fraîchement débarqué en ville. Mais bon, en attendant, il sent monter en lui une sordide excitation. Il retourne dans la gare, se poste à côté des toilettes. Il vise ses cibles ; il calcule l’âge des usagers. A leur sortie de la pissotière, il propose gracieusement une palpation des sous-vêtements. Un sourire carnassier fige son visage. Rapidement démasqué, il déguerpit sans offrir de carte de visite à ses prospects.

Ulrich erre en ville. Une sanisette attire son regard. Voilà le lieu idéal pour tripoter ses patients. Le local est occupé. Il attend. Un homme l’interroge pour passer le temps.

– Vous faites quoi dans la vie ?

– Je suis joaillier.

– Votre spécialité ?

– Les bijoux de famille.

– Sérieux ?

– Oui, très. Voulez-vous une démonstration ? La sanisette est libre désormais, souligne Ulrich avec son sourire figé.

L’homme désemparé se rappelle une ligne dans le journal :

« Un urologue malfaisant rôde dans la nuit. »

Et si c’était lui ?

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